Affaire Maëlys : 15 semaines de disparition, l'enquête se focalise sur l'heure de l'enlèvement
Les semaines défilent les unes après les autres, et rares sont celles qui permettent d'en savoir plus sur ce qui est arrivé à la petite Maëlys de Araujo. Cela fait maintenant 15 semaines que l'enfant qui a eu neuf ans en novembre s'est volatilisée sur le parking de la salle polyvalente de Pont-de-Beauvoisin en Isère. C'étant dans la nuit du 26 au 27 août.
Dernière avancée notable de l'enquête sur la disparition de Maëlys, l'audition jeudi 30 novembre du seul suspect de l'affaire, Nordahl Lelandais, pas les juges d'instruction. La première audition d'ailleurs depuis le 3 septembre jour de la mise en examen de l'homme de 34 ans, confondu par une trace ADN de l'enfant dans sa voiture, face à laquelle il n'a pu nier que l'enfant était bien monté à bord. Tout en assurant n'avoir jamais démarré avec la fillette, et ne pas être impliqué dans sa disparition.
Ce jour de novembre, les juges enquêteurs l'ont sommé de s'expliquer sur une image de vidéosurveillance prise d'un véhicule, une Audi A3, qui ressemble à celle du suspect et présentant une silhouette blanche à ses côtés. Une image similaire a été prise de cette voiture un peu de moins de 40 minutes plus tard, sans personne sur le siège passager. Pour les juges, ce serait la petite Maëlys. Pour Nordahl, ce n'est pas sa voiture. Pour Alain Jakubowicz, son avocat, "ça pourrait être son véhicule", mais le passager porte "un décolleté de femme", et pas une robe d'enfant.
L'autre point sur lequel va maintenant se focaliser l'enquête est celui de l'horaire de la disparition de la fillette. L'accusation et la défense admettent une chose: Nordahl Lelandais a quitté la fête de mariage de 2h46 à 3h25, et a coupé son téléphone portable sur cet intervalle. Les juges d'instruction, relayés par le procureur de la République de Grenoble, déclarent que l'enfant a été vue pour la dernière fois à 2h45. La défense assure que des témoins, des proches de la fillette qui ne sont pas des amis de Nordahl Lelandais, ont déclaré dans un premier temps avoir vu l'enfant à 3h15, alors que Nordahl n'était pas sur les lieux. Face à un suspect qui clame toujours son innocence et en l'absence de découverte d'un corps malgré les recherches considérables qui ont été lancées depuis plus de trois mois, les positions de l'accusation et de la défense semblent bien arrêtées.
Voir aussi: Affaire Maëlys: la famille de Nordahl L. unie pour défendre le suspect
Mais les lacunes aussi bien de l'accusation sont nombreuses. D'un côté, outre que le crime est pour l'instant un meurtre sans cadavre, la partie à charge de l'enquête n'a pas de preuve irréfutable de l'implication de l'ancien militaire, dont on peine en outre à comprendre le motif d'un tel crime, n'ayant aucun antécédent pédophile ou criminel. La soirée semblait en outre s'être déroulée sans incident jusqu'au drame. Du côté de la défense, certains comportements du suspect (non-participation aux recherches, nettoyage extrêmement minutieux de son véhicule, et mensonge initial sur la présence de l'enfant ou d'un autre petit garçon dans la voiture) dressent un profil sombre à l'ancien militaire, renvoyé de l'armée pour des problèmes de comportement. Depuis cette audition jeudi 30 novembre, et l'exposition sur l'antenne de BFMTV des éléments de la défense d'Alain Jakubowicz lundi 4, l'enquête semble de nouveau retomber dans la torpeur.
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