Affaire Maëlys : l'avocat du suspect remet en cause l'enquête
La parole était à la défense lundi 4 au sujet de la disparition de la petite Maelys de Araujo. Maître Alain Jakubowicz, qui assure la défense de Nordahl Lelandais, n'a pas mâché ses mots pour répliquer à la conférence de presse tenue la semaine passée par Jean-Yves Coquillat, procureur de la République de Grenoble.
Avec véhémence, il a contesté lundi 4 sur BFMTV plusieurs points-clé de l'enquête, a commencé par la chronologie supposée des faits. Pour lui, l'heure de la disparition de l'enfant, à 2h45 selon le procureur, n'est pas juste. Selon le conseil du principal suspect, "à 2h45, la petite Maëlys est avec ses grands-parents au mariage", ils lui demandent de rentrer -"car elle devait dormir chez eux avec ses parents"-mais elle veut rester. Toujours selon l'avocat, d'autres témoins auraient assuré avoir vu la petite fille "jouer au football", à 2h45.
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"Comment cette enfant qui est vue à 2h45 par ses grands-parents qui parle avec eux peut être à 2h47 vue dans la voiture de Nordahl Lelandais à 800 mètres de là? Admettons. À peine les grands-parents ont tourné le dos, Nordahl Lelandais enlève la petite Maëlys, roule comme un fou et se retrouve à 2h47, ce qui est totalement absurde dans la chronologie", a estimé Alain Jakubowicz.
Et d'ajouter: "Des gens qui partent à 3h15 du mariage disent qu'elle n'a pas disparu. Il y a un invité qui indique qu'à 3h28, son épouse est à côté et regarde sa montre, je cite, +Maëlys n'était pas portée disparue+."
Autre angle d'attaque pour l'avocat, l'image d'une caméra de vidéosurveillance du centre-ville de Pont-de-Beauvoisin sur laquelle on distinguerait la petite fille dans la voiture du suspect. "Ce n'est pas vrai que l'on distingue une enfant. On distingue effectivement un passager, qui est une passagère, qui a les cheveux longs et bruns. J'indique que Maëlys avait les cheveux relevés. On a une silhouette qui, pour moi, ne correspond pas à la silhouette d'une enfant", a souligné l'avocat.
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Et d'asséner son principal argument: "Et surtout le décolleté de la robe: la petite fille a une robe de petite fille de mariage avec un col rond. Le décolleté en question est un décolleté de femme, qui est profond, qui va jusqu'à la naissance de la poitrine et qui est carré. C'est une des choses rares que l'on peut distinguer sur cette photo". S'il s'agit bien d'une femme, celle-ci constituerait un témoin-clé dans l'affaire puisqu'elle servirait d'alibi à Nordahl Lelandais.
Enfin le conseil du suspect, mis en examen pour enlèvement et séquestration suivies de meurtre, a tenu à souligné que "dans le dossier, il n'y a pas l'ombre d'un soupçon de commencement d'élément qui pourrait, et on a tout fouillé, laisser penser qu'il ait ne serait-ce qu'un penchant pédophile".
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