Meurtre de Maëlys : comment Nordahl L. a pu la "faire disparaître" en quelques heures
Au cœur de l'enquête sur l'enlèvement et le meurtre de la petite Maëlys de Araujo, disparue le 27 août dernier à Pont-de-Beauvoisin, se trouve l'emploi du temps du principal suspect, Nordahl Lelandais.
L'homme, qui nie farouchement les faits, a en effet disparu 39 minutes au cours du mariage, période correspondant à l'heure de la disparition de la fillette. Mais aussi, les enquêteurs ignorent ce qu'il a fait entre son départ définitif de la salle des fêtes, l'alerte ayant été donnée, et le matin suivant.
Voir: Maëlys - l'enquête se précise sur ce qu'il s'est passé la nuit du drame
"A 2h45, Maëlys est vue pour la dernière fois au mariage. (...) A 2h46 et 12 secondes, Nordahl Lelandais met son téléphone en mode avion. (...) A 2h47, son véhicule est filmé par une caméra de surveillance du centre-ville de Pont-de-Beauvoisin avec une silhouette frêle de petite taille côté passager. (...) A 3h24, le véhicule de Nordahl Lelandais est filmé dans le sens contraire, le conducteur est seul dans la voiture", a résumé jeudi 30 le procureur de la République de Grenoble Jean-Yves Coquillat. Les enquêteurs soupçonnent donc le trentenaire d'avoir transporté l'enfant (en vie?) ailleurs au cours de cette période. Une fenêtre temporelle qui limiterait la zone des recherches si Nordahl Lelandais n'avait pas à nouveau disparu des radars quelques heures plus tard.
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Car la justice ne sait "rien de ce que le suspect aurait pu faire entre son départ définitif de la salle des fêtes à 3h57 et 7h06, heure de son retour à son domicile de Domessin (Savoie)". Pendant ce laps de temps, personne n'a vu le suspect et son portable n'a pas "borné". Comme s'il avait été placé en mode avion à nouveau, ou éteint.
Il aurait donc pu "mettre à profit" ces plus de 3 heures "pour faire disparaître définitivement l'enfant cachée quelque part lors de sa première absence au petit matin", selon une source proche de l'enquête citée par Le Parisien, qui estime la zone définie par ce timing à "plus de 100km²".
Une situation qui semble donc laisser peu de chance de découvrir le corps de l'enfant, dans une région qui plus est escarpée et abritant de nombreux plans d'eau. Les importants moyens mobilisés depuis des mois n'ont ainsi, à ce stade, rien donné.
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L'avocat de Nordahl Lelandais, maître Alain Jakubowicz, doit s'exprimer ce lundi 4 au soir. Il dénonce le "réquisitoire télévisuel" du procureur envers son client, toujours présumé innocent.
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