Affaire Théo : les images qui témoignent de la violence de son interpellation (vidéo)
Le 2 février 2017, Théodore Luhaka, dit Théo, 22 ans, est interpellé par quatre policiers dans sa cité à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Un contrôle d'identité qui dégénère en violences policières: le jeune homme reçoit plusieurs coups de matraque, dont un qui lui perfore le caleçon et lui provoque une grave fissure anale. Il porte plainte pour viol. Le policier responsable du coup de matraque en question est alors mis en examen pour viol aggravé, les trois autres pour violences volontaires aggravées.
Les policiers ont toujours nié avoir volontairement baissé le pantalon du jeune homme et enfoncé la matraque dans son anus. Théo a d'ailleurs changé de version en cours d'instruction, avouant que son bas de jogging était mal attaché. Mais a toujours affirmé que le coup de matraque dans les fesses était volontaire.
Voir aussi: affaire Théo - un an après, le jeune homme se confie et réclame justice
La vidéo que vient de révéler Europe 1 (près d'un an après les faits donc), et que l'Inspection générale de la police (IGPN) a déjà analysée, témoigne de la violence de l'interpellation.
Sur ces images, filmées par une caméra de surveillance de la cité, on aperçoit les quatre policiers s'approcher de Théo, et la situation dégénérer rapidement.
Le jeune homme résiste d'abord, perd sa veste dans l'échauffourée, et est rapidement maîtrisé par les policiers qui le bloquent contre un mur. Puis un violent coup de matraque lui est infligé au niveau des fesses et il s'écroule de douleur au sol.
Toujours selon Europe 1, la vidéo a été soumise à deux formateurs de la police, spécialistes dans l'utilisation de la matraque. Ils ont jugé l'action du policier "proportionnelle" et "justifiée", sans intention de "percuter une zone aussi précise que l’anus".
De son côté, l'IGPN affirme dans son rapport que si le geste du policier a provoqué la blessure de Théo, "l'élément intentionnel pouvant caractériser le viol (n'est) pas établi".
Théo attend toujours, un an après les faits, que justice lui soit rendue. Mais tout récemment, trois des quatre policiers impliqués dans sa violente interpellation ont été réintégrés par leur administration. Celui mis en examen pour viol aggravé est par contre toujours suspendu.
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