Cinq mois après son agression Théo témoigne : "il y en a encore qui me provoquent avec leur matraque"
Cinq mois après son agression par des policiers à Aulnay-Sous-Bois lors de laquelle un représentant de l'ordre lui aurait enfoncé sa matraque dans l'anus, Théo, 22 ans, a entamé sa reconstruction mais en veut encore à ses agresseurs, comme il l'a confié mardi 27 à BFMTV.
Depuis le jeune homme vit avec une poche gastrique à cause du déchirement anal et de la perforation du côlon consécutive aux violences dont il aurait été victime. Les médecins sont d'ailleurs "sceptiques" sur sa capacité à vivre sans: "Ça me fait très très mal. Ça me dérange au quotidien".
Outre l'aspect physique des séquelles de Théo, le volet psychologique est toujours présent. "Je suis dans la convalescence et dans la reconstruction. Je guéris, mais je guéris en agissant. (…) Si je baisse les bras c’est un mauvais exemple que je donne aux gens. Je dois rester debout", témoigne-t-il.
"Si je vous dis que ça va, ce serait vous mentir" confie-t-il à la chaîne de télévision. Et d'ajouter: "j’ai subi une torture. C’était de la violence volontaire et il y avait un viol en réunion. Les quatre (policiers) ont été complices car aucun n’a dit à son collègue +tu vas trop loin+".
Le jeune homme a également expliqué en vouloir aux policiers responsables de son état mais également à certains de leurs collègues, qui, selon lui, se rendraient coupables de brimades à son égard. Il en veut "aux policiers de mon quartier qui se moquent de moi qui me provoquent avec leur matraque. Hier encore, j’étais en bas de chez moi, les policiers sont passés en voiture et il y a un policier qui dit: +Salut Théo, tu te rappelles de la matraque?+ Il rigole et il s’en va. Ils le font souvent".
Concernant le volet judiciaire de l'enquête, trois policiers ont été mis en examen pour violences volontaires en réunion et le quatrième pour viol, suspecté d'être l'agent ayant enfoncé sa matraque dans l'anus du jeune homme.
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