Affaire Théo : neuf mois après son agression, le jeune homme souffre toujours mais a pardonné
Le 2 février dernier, Théodore Luhaka, 22 ans, originaire de la cité des 3.000 à Aulnay-sous-Bois en Seine-Saint-Denis, se soumet à un contrôle d'identité, tout ce qu'il y a de plus banal à première vue. Mais les événements prennent rapidement une tournure dramatique car les policiers qui l'interpellent auraient fait preuve de brutalité. L'un d'eux aurait été même jusqu'à lui introduire une matraque dans l'anus, lui causant une fissure anale de 10 cm, 60 jours d'ITT, l'obligation de porter une poche à vie et un traumatisme indélébile.
Le 5 février, l'un des fonctionnaires est mis en examen pour viol, ses trois collègues pour violences volontaires en réunion. Tous sont suspendus de leurs fonctions. L'affaire Théo fera encore des vagues pendant plusieurs semaines. Des manifestations de soutien dans son quartier dégénèreront, pendant que sur le plan juridique certains minoreront les faits de viol, mais évoqueront plus des violences policières, un terme utilisé à cause du "caractère non intentionnel" du geste du policier. La parole du jeune homme sera aussi mise en cause.
Ce jeudi 26, alors que le policier mis en examen pour viol devait être entendu pour la première fois par le juge d'instruction en charge de l'affaire, Théo s'est confié sur LCI et a assuré avoir pardonné à ses agresseurs: "Je suis un croyant et Dieu pardonne tout le monde (...) je les pardonne et je les laisse entre les mains de Dieu".
Le jeune homme, toujours affaibli par son agression, poursuit sa convalescence. Il reprend peu à peu le cours de sa vie. Il a récemment repris un travail à mi-temps, mais en dehors de ça, beaucoup de choses ont changé. Il ne peut plus faire de sport, à cause de la poche qui le limite dans ses mouvements. Et il éprouve régulièrement le besoin d'être seul.
Il tente tant bien que mal de reprendre le dessus, tout en étant persuadé qu'au contraire des autres victimes de viol justice ne sera pas rendue.
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