Agression policière à Aulnay-sous-Bois : le récit de Théo qui déclare "j'ai failli mourir"
Depuis son lit d'hôpital à Aulnay-sous-Bois, Théo, 22 ans, a raconté ce lundi 6 février à ses avocats la violente agression qu'il a subi jeudi 2 par quatre policiers à Aulnay-sous-Bois. Son témoignage a été récupéré par BFM TV.
C'est par hasard que Théo s'est retrouvé au milieu de l'interpellation alors qu'il "venait de sortir de chez lui" et "allait saluer plusieurs connaissances". Les policiers sont arrivés pour procéder à un contrôle d'identité. Choqué par la violence de ces interpellations, il a tenté de se placer dans le champ des caméras de vidéosurveillance. "Je savais que là où on était il n’y avait pas de caméras, j’ai réussi à me débattre, je suis parti devant les caméras. J’ai pas cherché à fuir, j’ai dit aux policiers, +vous avez déchiré mon sac+, ils me répondent +on s’en fout+'". Lorsque trois policiers l'ont saisi, Théo leur a demandé pourquoi ils faisaient ça, mais a reçu des injures pour toute réponse.
Dimanche soir, l'un des policiers a été mis en examen pour viol. Théo poursuit son récit et raconte la scène: "il (le policier) me regarde, j’étais de dos, mais j’étais en trois quart, donc je voyais ce qu’il faisait derrière moi. Il prend sa matraque et il me l’a enfoncée dans les fesses, volontairement. Dès qu’il m’a fait ça je suis tombé sur le ventre, j’avais plus de force."
Le jeune homme est ensuite menotté. Lorsque les policiers lui ont demandé de s'assoir il leur a expliqué que la douleur l'en empêchait. S'en est alors suivi des violences supplémentaires. "Ils m’ont mis des gaz lacrymogènes dans la tête, dans la bouche, un coup de matraque en pleine tête, et moi j’avais tellement mal aux fesses que cette douleur-là semblait éphémère (…) c’était vraiment trop dur pour moi. (...) Mon pantalon était baissé, j’avais vraiment mal".
Les policiers l'ont ensuite placé dans le véhicule pour l'emmener au commissariat: "J’avais du mal à marcher, je n’étais même pas moi-même. Je croyais que j’allais mourir, je marchais mais parce qu’ils me tenaient bien", explique Théo. Il précise avoir subi d'autres coups, des moqueries et des insultes dans la voiture. L'un des agents, voyant que le jeune homme saignait, s'est finalement décidé à appeler les secours.
Au Samu, on lui a dit que la situation était très grave: "Il y a au moins cinq ou six centimètres d'ouverture, il faut opérer le plus rapidement possible". Encore en situation"critique" aujourd'hui, le jeune homme affirme être "marqué à vie".
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