Ariège : un délinquant récidiviste et sans permis fauche mortellement un gendarme lors d'un contrôle
Un gendarme de 55 ans a été mortellement blessé samedi soir en Ariège par un automobiliste sans permis et connu de la justice qui l'a percuté lors d'un contrôle routier: la thèse de "l'acte délibéré" est privilégiée dimanche par les enquêteurs.
C'est le huitième décès d'un gendarme dans l'exercice de ses fonctions en 2016.
Les faits se sont produits après 23h00 quand une patrouille de deux gendarmes rentrait d'intervention entre les communes d'Ussat et de Tarascon-sur-Ariège.
A bord, le major Christian Rusig, commandant la brigade de Tarascon-sur-Ariège, et un gendarme de 48 ans, ont aperçu un véhicule faisant demi-tour.
Immédiatement, les deux militaires ont demandé des renforts et entamé une course-poursuite avec le suspect qui a pris la fuite, avant de faire brusquement demi-tour et rouler vers le véhicule des gendarmes.
La voiture de gendarmerie s'est placée en travers pour tenter d'intercepter le véhicule suspect, et le major passager est sorti de l'habitacle pour procéder au contrôle, a expliqué la procureure de la République de permanence, Lisa Bergereau.
Le "véhicule a délibérément foncé sur les gendarmes, percutant violemment le major qui est tombé à terre", a déclaré à l'AFP le général Bernard Clouzot, commandant de la région de gendarmerie.
Le major Rusig a été héliporté à l'hôpital Purpan à Toulouse, où il est décédé à 05H00, a-t-il ajouté.
Marié et père de deux enfants de 23 et 25 ans, il commandait depuis 2011 la brigade de Tarascon-sur-Ariège, où il était "estimé et connu localement" depuis son arrivée en 2006, selon le général Clouzot.
Le chauffard a été immédiatement interpellé par le collègue de la victime. Celui-ci "l'a mis en joue avec son arme sans en faire usage malgré le contexte", a souligné Mme Bergereau.
Le suspect est très défavorablement connu de la justice pour viol sur mineur, incendies, cambriolages, rebellions... Cet homme de 31 ans, qui n'a pas de permis de conduire, a été placé en garde à vue à la brigade de Pamiers où il est entendu avec sa compagne, passagère du véhicule, a précisé la magistrate.
"C'est le début de l'enquête. Nous étudions toutes les possibilités. Mais l'hypothèse privilégiée n'est pas celle de l'accident", a reconnu Mme Bergereau, précisant que, dans la matinée, "les raisons de son geste restaient inconnues".
Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a fait part dans un communiqué "de sa très vive émotion et de sa très grande tristesse". "Cet acte odieux rappelle que chaque jour, les gendarmes, comme les policiers, exposent leur vie pour protéger celle des autres", a-t-il ajouté, demandant à la justice de répondre "avec toute la fermeté nécessaire".
"Policiers et gendarmes méritent (...) le respect et la gratitude de tous nos concitoyens", a rappelé le ministre.
Le directeur général de la gendarmerie nationale, le général Richard Lizurey devait se rendre à Toulouse puis à Tarascon-sur-Ariège dans l'après-midi. Il devait se recueillir devant la dépouille du défunt puis aller à la rencontre de ses camarades et de sa famille à Tarascon-sur-Ariège, où une cellule psychologique a été mise en place.
L'enquête a été confiée à la Section de Recherche de Toulouse.
La procureure de la République en titre à Foix, Mme Karline Bouisset devait tenir une conférence de presse dimanche à 14h30.
Sur les huit gendarmes décédés en 2016 dans l'exercice de leurs fonctions, cinq étaient originaires de la région Occitanie, qui paye "un lourd tribut", a précisé le général Clouzot en parlant de "très vive émotion pour les gendarmes".
C'est le second gendarme cette année à être victime d'un acte apparemment délibéré. Le 21 mai à Gassin (Var) un gendarme du GIGN d'Orange (Vaucluse) avait été tué lors d'une intervention contre un forcené de 80 ans.
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