L'AgeTech à Las Vegas, entre innovations rassurantes et gadgets intrusifs
C'est de la senior science-fiction. Dans un monde vieillissant, l'innovation numérique promet de faciliter la vie des seniors à domicile. Mais entre robots compagnons et capteurs de santé, faut-il s'inquiéter de cette dépendance technologique ou y voir un progrès nécessaire ?
Des robots canins pour compenser la solitude, des capteurs urinaires pour éviter des visites urgentes à l'hôpital, et même un rouge à lèvres connecté pour les mains tremblantes. Ces inventions, présentées au CES de Las Vegas, annoncent une révolution dans la prise en charge des personnes âgées, mais aussi une nouvelle forme de dépendance à la technologie. Si les produits sont imaginés pour apporter confort et sécurité, on peut s'interroger sur la place de l'humain dans tout ça.
Patty David, vice-présidente de l'AARP, se veut rassurante en affirmant que "les Américains âgés sont très intéressés par l'intégration de ces technologies". Comme le rapporte l'AFP, elle évoque une croissance fulgurante de l'AgeTech, un marché qui pourrait atteindre 120 milliards de dollars d'ici à 2030. Mais derrière cet engouement, se cache un enjeu de taille : la crainte de l’isolement et de la perte d’autonomie. Les seniors n’ont pas seulement besoin de gadgets, mais de solutions humaines, proches, accessibles.
Hannah McKenney, fondatrice de Starling Medical, défend l’idée que l'automatisation permettrait d'intervenir plus tôt en cas de problème de santé. Mais les seniors sont-ils prêts à adopter ces appareils ? "Les prix, la facilité d’utilisation et la sécurité des données sont des freins", admet Patty David, soulignant qu’il existe une fracture numérique importante parmi les plus âgés. Dans cet univers technologique, l'humain est relégué au second plan.
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