Armes blanches lors d'une manifestation anti-migrants à Calais : deux peines de prison ferme
Deux personnes arrêtées samedi 6 février en possession d'armes blanches avant un rassemblement anti-migrants à Calais (Pas-de-Calais) et interdit par les autorités, ont été condamnées à deux et trois mois de prison ferme, sans mandat de dépôt, par le tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer.
"Une personne qui a deux bombes lacrymogènes, on lui met des mois dans sa gueule! Pour vous si c'est normal, arrivez à dormir avec ça!", s'est écrié Arnaud P. après sa condamnation à trois mois de prison ferme, à sa sortie d'une audience particulièrement tendue.
Le procureur de la République, Jean-Pierre Valensi, avait requis un mois ferme avec mandat de dépôt contre cet homme de 41 ans originaire de Blois, qui avait déjà été condamné à 25 ans de réclusion pour meurtre et sorti en 2008 de prison. Il avait été interpellé avec deux bombes lacrymogènes.
Cédric C., originaire de l'ex-bassin minier, 33 ans, a été condamné quant à lui à deux mois de prison ferme, sans mandat de dépôt, pour avoir porté un taser, sans être non plus écroué à l'issue de l'audience. Il avait un casier portant trois mentions, notamment pour vol. Le ministère public avait demandé trois mois ferme avec mandat de dépôt.
Romain D. s'est vu lui infliger une peine de deux mois avec sursis, comme l'avait requis le procureur. Originaire de Calais, il portait un poing américain lors de ce rassemblement à l'appel de Pegida. Enfin, le quatrième prévenu, qui avait un cutter, est convoqué en avril, sa garde à vue ayant été entachée de nullité.
Ce procès, en comparution immédiate, s'est déroulé dans un climat extrêmement tendu. Une soixantaine de sympathisants du général Christian Piquemal, qui n'a finalement pas été jugé ce lundi en raison de son état de santé, étaient présents devant la cité portuaire, dont beaucoup de personnes arborant des décorations militaires et des bérets rouges. Ils ont entonné à plusieurs reprises la Marseillaise.
Selon Jean-Pierre Valensi, procureur de la République, les quatre mis en cause sont bien venus armés à une manifestation pourtant interdite. "Pourquoi est ce qu'il est venu dans un lieu qu'il ne connait pas, à une manifestation interdite, avec une arme?", a dit le procureur lors de ses réquisitions à l'encontre de Cédric C.
Sa première réquisition à de la prison ferme a provoqué un vif tollé dans une salle d'audience pleine à craquer. "Il faut tous vous arrêter! Et les migrants avec des barres de fer, on ne fait rien!", a crié une personne, qui a été exclu par un policier. "Faites venir les CRS!", a même exigé le procureur, avant le retour au calme.
La présidente du tribunal, Emmanuelle Wattraint, a déclaré qu'il ne s'agissait pas "d'un tribunal politique" au moment où l'un des prévenus, Arnaud P., a commencé à se lancer dans une diatribe sur le "système" et "une justice aveugle".
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