L'audience du général Piquemal reportée après son hospitalisation
Le procès du général Christian Piquemal, 75 ans, qui a participé samedi à une manifestation interdite hostile aux migrants à Calais, a été reporté en mai en raison de son état de santé, a affirmé ce lundi 8 février le procureur de Boulogne-sur-Mer.
"Le général Christian Piquemal ne comparaîtra pas aujourd'hui à cause de son état de santé", a affirmé le procureur Jean-Pierre Valensi qui précise que les quatre autres personnes qui devaient être jugées avec lui, après avoir participé samedi à ce rassemblement hostile aux migrants, passeront comme prévu en comparution immédiate lundi.
Lundi matin, "le général s'est plaint, il est allé à l’hôpital de Calais et le médecin légiste qui l'a examiné a indiqué que son état de santé était incompatible avec une comparution immédiate devant le tribunal correctionnel", a ajouté cette source.
Son "procès est reporté au 12 mai 2016 à 13h30", a précisé l'avocat du général Me Denis Tailly-Eschenlohr. Il n'est pas "sous contrôle judiciaire", et "à l'issue de son hospitalisation, il pourra rentrer chez lui", a-t-il poursuivi.
"C'est un sacré gaillard, pour autant les conditions de garde à vue sont rudes. C'est naturel qu'il cède au bout de 40-45 heures de garde à vue, ce qui devait arriver arriva, le physique a lâché, mais le moral est là et toutes les capacités intellectuelles sont optimales (...), on va avoir du temps pour préparer une défense de qualité", a affirmé Me Hervé Krych, l'un des avocats du général.
Christian Piquemal, 75 ans, désigné comme ayant eu "le rôle principal" dans cette manifestation interdite, est poursuivi pour "participation à un attroupement qui ne s'est pas dissout après sommation" et les quatre autres personnes pour "port illégal d'armes".
Organisée à Calais à l'appel du mouvement islamophobe Pegida, la manifestation de samedi avait été interdite par les autorités et a été marquée par des échauffourées entre forces de l'ordre et manifestants, qui ont scandé des slogans tels que "on est chez nous!", "Etat dictateur" ou "migrants dehors".
Après plusieurs appels à la dispersion, les gendarmes ont chargé les manifestants et fait usage de gaz lacrymogènes. Vingt personnes ont été interpellées, parmi lesquelles Christian Piquemal, général en retraite, ancien grand patron de la Légion de 1994 à 1999, prestigieuse unité de l'armée française.
De nombreuses réactions à l'arrestation de l'ex-militaire, venues pour l'essentiel de l'extrême droite, ont agité les réseaux sociaux français.
"Soutien au général , injustement et brutalement arrêté à Calais!", a écrit sur son compte Twitter la députée Front National Marion Maréchal-Le Pen, tandis qu'un autre député d'extrême droite, Gilbert Collard, exprimait "sa honte".
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