L'artiste russe Piotr Pavlenski met le feu à la Banque de France "foyer d'esclavage" (photo)


Ce n'est pas du vandalisme, c'est de l'art. C'est du moins l'idée de l'artiste de performance Piotr Pavlenski qui a mis le feu tôt ce lundi 16 à une antenne de la Banque de France située place de la Bastille à Paris. Un acte de "révolte" selon lui, mais qui lui a valu d'être interpellé et pourrait lui coûter cher.
Ce lundi, l'artiste connu pour ses performances extrêmes et politiques -il s'était notamment cousu les lèvres ou cloué un testicule sur la place rouge afin de dénoncer le régime russe- avait donné rendez-vous à plusieurs médias et photographes pour assister à son nouveau coup d'éclat. Là, il a aspergé d'essence deux fenêtres du bâtiment avant d'y mettre le feu. Les pompiers ont été dépêchés sur place ainsi que les forces de l'ordre. Elles ont interpellé Piotr Pavlenski ainsi qu'une femme identifiée comme son épouse Oksana Chaliguin. Tous les deux ont été placés en garde à vue pour "dégradation par incendie".
Dans un communiqué, l'artiste a expliqué avoir agi car "mettre le feu à la Banque de France, c'est mettre l'éclairage sur la vérité que les autorités nous ont forcé à oublier. La Bastille a été détruite par le peuple révolté ; le peuple l’a détruite comme symbole du despotisme et du pouvoir. Sur ce même lieu, un nouveau foyer d’esclavage a été bâti. (…) La Banque de France a pris la place de la Bastille, les banquiers ont pris la place des monarques. (…) La renaissance de la France révolutionnaire déclenchera l’incendie mondial des révolutions".
L’artiste russe Piotr Pavlenski met le feu à la Banque de France à Paris. "Les banquiers ont pris la place des monarques". @afpfr pic.twitter.com/i1I4IsN16t
— Sarah Constantin (@sarahconstantin) 16 octobre 2017
Piotr Pavlenski avait déjà incendié l'entrée du siège des services de sécurité russe entre autres actes "d'art politique". Il vit en France depuis le mois de janvier, bénéficiant du statut de réfugié, en raison d'accusations d'agressions sexuelles qu'il dénonce comme une persécution politique.
La destruction, la dégradation ou la détérioration d'un bien appartenant à autrui par l'effet d'un incendie est punie de dix ans d'emprisonnement et de 150.000 euros d'amende, peine qui est portée à 20 ans d'emprisonnement lorsqu'elle est commise "en bande organisée".
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