#balancetonporc : le hashtag Twitter pour dénoncer le harcèlement et les agressions sexuelles au travail
L'affaire Harvey Weinstein, accusé d'harcèlement, d'agressions sexuelles et de viols par une trentaine de femmes, aura eu au moins un effet positif, celui de libérer la parole de victimes.
Ainsi, sur les réseaux sociaux, certaines, des anonymes pour la plupart, ont décidé, elles aussi, de dénoncer les actes de harcèlement et d'agressions sexuelles, voire de viols, dont elles ont été victimes, notamment dans l'univers professionnel. Samedi 14 et ce dimanche 15, le mot-dièse (hashtag dans la langue de Shakespeare) #balancetonporc, crée par la journaliste Sandra Muller, de La Lettre de l’audiovisuel, regroupent les tweets de milliers de femmes qui ont dénoncé le calvaire qu'elles ont vécu.
#balancetonporc !! toi aussi raconte en donnant le nom et les détails un harcèlent sexuel que tu as connu dans ton boulot. Je vous attends
— Sandra Muller (@LettreAudio) 13 octobre 2017
L'auteure de l'appel a d'ailleurs décidé de faire part de son histoire personnelle dans un tweet où elle accuse un ancien patron d'une chaîne de télévision qui lui aurait tenu des propos scandaleux.
" Tu as des gros seins. Tu es mon type de femme. Je vais te faire jouir toute la nuit" Eric Brion ex patron de Équidia #balancetonporc
— Sandra Muller (@LettreAudio) 13 octobre 2017
Une initiative qui a rapidement été reprise par d'autres journalistes. "Un grand chef, grande radio, petit couloir, m’attrapant par la gorge: +Un jour, je vais te baiser, que tu le veuilles ou non+", témoigne ainsi Giulia Foïs de Radio France. Ou encore Anaïs Denet, correspondante pour BFM et RMC: "Premier stage de journalisme, j’avais 18 ans. Le red-chef m’embrasse de force. Il venait d’être jeune papa".
La porte-parole du groupe de La République en Marche, Aurore Bergé a elle aussi apporté son témoignage, racontant: "Patron d'agence de com'. En déplacement. Change les billets d'avion pour mieux me coller, m'appelle la nuit dans ma chambre".
La litanie sans fin des témoignages de femmes ne s'est pas limitée à l'univers des médias et de la politique. Certaines rapportant des agressions sexuelles caractérisées d'une rare violence. "Repas de fin de chantier, trente personnes, trois hommes me saisissent, m'entravent et me caressent en chantant. Tout le monde rit", relate ainsi une jeune femme.
Une initiative française qui reprend le principe de celle qui avait vu le jour en anglais à l’appel de l’auteure canadienne Anne T. Donahue, avec le hashtag #MyHarveyWeinstein, invitant les internautes à raconter leur rencontre avec "leur Harvey Weinstein".
When did you meet YOUR Harvey Weinstein? I'll go first: I was a 17-yr-old co-op student and he insisted on massaging my shoulders as I typed
— Anne T. Donahue (@annetdonahue) 5 octobre 2017
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