Calais : la mairie interdit une manifestation anti-migrants
Une manifestation anti-migrants devait avoir lieu ce dimanche à Calais où la situation est de plus en plus tendue entre les riverains et les personnes qui tentent de rejoindre clandestinement le Royaume-Uni. La sénatrice-maire de la ville, Natacha Bouchart, (Les Républicains) a annoncé samedi 3 avoir pris un arrêté d'interdiction de la manifestation organisée par le collectif "Calaisiens en colère" qui attribue l'insécurité aux migrants.
"Pour la sérénité de tous, aucune manifestation n'est autorisée, et ce, afin d'éviter des problèmes qui pourraient s'avérer graves", s'est justifiée la maire dans un communiqué. "Si je comprends parfaitement que nous soyons tous excédés, ce n'est pas la violence physique ou verbale qui est la solution", a-t-elle ajouté. Sur son compte Twitter, l'élue a fait savoir "qu'en tant que maire, je m’oppose, et me suis toujours opposée, aux manifestations des extrémismes de tout bord".
Selon une porte-parole de la mairie, "des arrêtés similaires ont déjà été pris dans les dernières semaines, que les manifestations soient du côté des migrants ou de l'autre".
Cette arrêté municipal a provoqué une légère polémique du fait de la venue de Marine Le Pen vendredi 2 dans la ville où elle a tenue un meeting. Elle y a évoqué une "ville martyre", "assiégée". "Je n'accepte pas de voir la République battre en retraite à Calais, de voir des Français devenir des étrangers chez eux", a notamment dit la candidate frontiste.
"Le Front National, à l'image de Marine Le Pen hier soir, instrumentalise Calais à des fins électoralistes", a écrit samedi la maire dans son communiqué. Et d'ajouter: "le parti d'extrême droite et sa présidente manipulent les Calaisiens en se servant du sentiment de colère et d'injustice qui les habite, et que je partage également. Mais les extrêmes, quels qu'ils soient, ne sont jamais de bons conseillers".
Environ 3.500 migrants vivent dans des conditions indignes dans un camp situé à l'est de Calais.
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