Ce que l'on sait de l'attaque au couteau à Paris, revendiquée par l'EI
Un Français de 20 ans né en Tchétchénie et fiché S, qui crie "Allah Akbar" et tue au couteau un passant de 29 ans, avant d'être abattu par la police: voici ce que l'on sait de l'attaque survenue samedi soir à Paris, revendiquée par le groupe jihadiste Etat islamique (EI).
- Que s'est-il passé ?
Peu avant 20H50, un homme attaque, avec un couteau muni d'une lame de 10 cm, plusieurs personnes entre l'Opéra et la Bourse, un quartier en plein coeur de Paris (IIe arrondissement) très animé le samedi soir.
Selon des témoins, cet homme a lancé "Allah Akbar" au moment de l'attaque.
Voyant des policiers arriver à sa hauteur rue Monsigny, l'agresseur s'est dirigé vers eux et les a menacés en criant "Tire, tire, je vais te planter", selon des sources policières. Un agent a alors fait usage d'un pistolet à impulsion électrique pour maîtriser l'assaillant. Puis un deuxième fonctionnaire lui a tiré dessus à deux reprises, le blessant mortellement.
- Quel est le bilan de l'attaque ?
Un homme âgé de 29 ans, de nationalité française, a été retrouvé mort rue Marsollier.
Qautre personnes ont été blessées. Un résident luxembourgeois de 34 ans, blessé au dos selon des sources policières, a été transporté en "urgence absolue" à l'hôpital Georges-Pompidou. Une femme de 54 ans a aussi été grièvement blessée, rue Gaillon. Elle a été hospitalisée à la Pitié-Salpêtrière. Une femme de 26 ans et un homme de 31 ans ont été plus légèrement blessés.
L'homme de 34 ans grièvement blessé "a été opéré" et "est sauvé", a déclaré le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, qui s'est rendu à son chevet, dimanche vers 2H00 du matin. Les trois autres blessés sont "hors de danger".
L'agresseur a officiellement été déclaré mort à 21H24.
- Que sait-on de l'assaillant ?
Il s'agit d'"un Français né en Tchétchénie", république musulmane russe du Caucase, en novembre 1997. "Son père et sa mère ont été placés en garde à vue dimanche matin", a déclaré une source judiciaire.
Le jeune homme, Khamzat A., a grandi dans une famille de réfugiés à Strasbourg, dans le quartier populaire d'Elsau où vit une importante communauté tchétchène, selon une source proche du dossier.
"Il s'agit d'un individu fiché S depuis 2016, naturalisé français en 2010 suite à la naturalisation de sa mère", a déclaré Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement, au Grand Jury LCI-RTL-Le Figaro.
Khamzat A. a en effet été fiché S (pour "sûreté de l'Etat") et inscrit au FSPRT, le fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation islamiste, à l'été 2016.
"Mais cet objectif était suivi à bas bruit car c'étaient plutôt ses relations qui avaient appelé l'attention des services plutôt que son propre comportement, ses agissements et prises de position", selon une source proche du dossier.
Le jeune homme avait été "entendu il y a un an par la section antiterroriste de la brigade criminelle car il connaissait un homme lui-même en lien avec quelqu'un parti en Syrie", a indiqué une source proche de l'enquête.
Selon une source proche du dossier, il avait des cheveux bruns, la barbe non taillée et était habillé d'un pantalon de jogging noir au moment des faits.
Via son agence de propagande Amaq, le groupe EI a revendiqué l'action d'un "soldat de l'Etat islamique" dont l'"opération a été menée en représailles envers les Etats de la coalition" internationale antijihadiste en Irak et en Syrie.
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