Colombie : les Farc confirment la présence d'une Française au sein de la guérilla
Une Française combat actuellement au sein des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), a indiqué à l'AFP la guérilla, confirmant une information de Radio France Internationale (RFI) qui a diffusé lundi 27 son interview.
"Je le confirme. Je connais la guérillera française, elle a toujours été à mes côtés", a déclaré le numéro deux des Farc Ivan Marquez, interrogé par l'AFP en marge des pourparlers menés depuis fin 2012 à La Havane.
Ce dernier n'a pas souhaité fournir de détails, mais un autre responsable de la rébellion a indiqué sous couvert de l'anonymat que cette combattante s'était rendue à Cuba en septembre dernier dans la délégation ayant alors accompagné le chef suprême de la rébellion, Timoleon Jimenez. Elle "a déjà publié plusieurs articles sur la page web mujerfariana.org", portail consacré aux femmes de la rébellion, a ajouté ce responsable.
Dans un entretien diffusé par RFI lundi, cette femme connue sous le pseudonyme de Natalie Mistral se présente comme une Française originaire de Montpellier (sud) qui voulait "vivre une révolution". Elle combat depuis des années au sein de la guérilla, selon RFI.
"Je voulais vivre une révolution, participer à un changement réel", explique en espagnol cette femme, membre du Front 57 des Farc, opérant dans la province du Choco (nord-ouest) frontalière avec le Panama.
"L'Amérique latine m'intéressait. Je suis d'abord allée au Mexique, avec les zapatistes du Chiapas, j'ai lu les livres du sous-commandant Marcos, mais je n'ai pas trouvé de réponse concrète", explique la Française, qui est la deuxième Européenne connue au sein des Farc, avec la Néerlandaise Tanja Nijmeier. Cette dernière, connue sous le nom d'Alexandra Narino, fit partie de la délégation des Farc chargée des négociations de paix à La Havane.
Un accord de cessez-le-feu historique entre le gouvernement colombien et la guérilla marxiste, issue en 1964 d'une insurrection paysanne, a été signé la semaine dernière, au terme de plus de trois ans et demi d'âpres négociations avec le gouvernement colombien.
Le conflit armé déchirant la Colombie depuis plus d'un demi-siècle a impliqué au fil des décennies guérillas d'extrême gauche, paramilitaires d'extrême droite, forces armées et bandes criminelles, faisant officiellement 260.000 morts, 45.000 disparus et 6,9 millions de déplacés.
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