Crash A320 GermanWings : Andreas Lubitz, le copilote, a probablement volontairement crashé l'avion contre la montagne

Auteur(s)
JmC
Publié le 26 mars 2015 - 19:52
Le copilote du vol de GermanWings, Andreas Lubitz, considéré comme le responsable du crash.
Les premiers éléments révélés par l'une des deux boîtes noires de l'Airbus A320 de la GermanWings qui s'est écrasé mardi dans les Alpes françaises mettent en lumière la responsabilité du copilote qui, seul dans le cockpit, a sans doute volontairement précipité l'avion contre la montagne.

C'est un premier coup de théâtre, une avancée importante de l'enquête qui est intervenue ce jeudi 26 mars, 48 heures après le crash de l'Airbus A320 de GermanWings qui s'est écrasé dans les Alpes françaises, faisant 150 morts: le copilote du vol semble être le principal responsable de la tragédie.

La première des deux boîtes noires de l'avion a livré ses premiers enseignements, qu'a révélés le patron de l'enquête, le procureur de la République de Marseille, Brice Robin, lors d'une conférence de presse à la mi-journée. Pour lui, les enregistrements sonores à l'intérieur de l'avion ne laissent place à aucun doute: le comportement du copilote montre "une volonté de détruire cet avion".

"Nous avons la retranscription des 30 dernières minutes avant la catastrophe. Les 20 premières donnent lieu à des échanges normaux, enjoués et même courtois", a-t-il expliqué. "Le pilote prépare ensuite le briefing de l'atterrissage à Düsseldorf, et le copilote répond alors de manière laconique".

"Puis on entend le pilote demander au copilote de prendre les commandes. On entend alors un siège qui recule et une porte qui se referme. Il est probable que le pilote se soit absenté pour soulager un besoin naturel".

C'est alors que se noue le drame, et les huit dernières minutes du vol 4U9525.

Le copilote est alors seul aux commandes de l'appareil, enfermé dans le cockpit. Il manipule le bouton qui contrôle l'altitude, et fait descendre l'appareil. Il ne répond pas au pilote qui lui demande d'ouvrir la porte. Il ne dit aucun mot, mais on entend sa respiration régulière. Des alarmes se déclenchent, il ne répond pas aux appels de la tour de contrôle. Alors que l'avion s'approche de la montagne sur laquelle il va s'écraser, "on entend des coups violents, comme pour défoncer la porte, qui est blindée. On entend ensuite des cris juste avant le crash".

Suicide, attentat, malaise (malgré la respiration entendue régulièrement), autre hypothèse? En France et surtout en Allemagne, les enquêteurs s'attachent maintenant à en savoir plus sur ce copilote, Andreas Lubitz, 28 ans, originaire de la région de Düsseldorf.

Il avait été embauché par GermanWings en 2013 en ayant passé avec succès l'ensemble des tests médicaux, techniques et psychologiques. Il comptabilisait à son actif 630 heures de vol. "Il avait suivi une formation à Phoenix, aux Etats-Unis, et est devenu premier officier en septembre 2013. Il était à 100% apte à piloter un avion. Ses capacités techniques étaient excellentes", a expliqué le président de la Lufthansa (la compagnie mère de GermanWings), Carsten Spohr.

"Il y a six ans, le copilote avait interrompu sa formation, et cela a duré quelques mois. Mais ce n'est pas inhabituel chez nous", a ajouté le patron de la compagnie aérienne, sans cependant préciser les raisons de cette interruption. La formation avait ensuite repris, et Andreas Lubitz avait repassé tous les tests médicaux et les examens techniques avant de reprendre du service.

Le jeune homme n'était en tout cas "pas répertorié comme terroriste", selon le ministre de l'Intérieur allemand Thomas de Maizière, et les enquêteurs ont commencé à interroger ses proches et sa famille.

Sur les lieux du drame, les hélitreuillages des corps ou restes de corps des 150 victimes de l'accident, commencés mercredi, ont continué ce jeudi. Les médecins légistes, accompagnés de gendarmes spécialisés dans les opérations de montagne, ont continué leurs travaux, eux aussi hélitreuillés sur les lieux du crash, à 1.500 mètres d'altitude, dans une zone très escarpée et difficile d'accès.

Le Docteur Frédéric Petitjean, coordinateur des secours médicaux, avait été parmi les premiers à arriver sur place mardi. "Là, nous avons vu des débris étalés sur plusieurs centaines de mètres, pas plus gros que la taille d'une chaise", a-t-il raconté au Figaro.

Les familles et proches des victimes, eux, sont arrivés en autocars à Seyne-les-Alpes et Le Vernet, les deux villages les plus proches du lieu de la catastrophe. En provenance principalement d'Allemagne et d'Espagne, ils sont au nombre de 300 environ. Les pouvoirs publics français ont mis en place un dispositif pour les accueillir et les loger, aidés par de nombreux habitants de la région qui ont proposé leur aide et leur hospitalité.

 

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