Dècès de Naomi Musenga : des marches blanches et un appel au calme

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Par Laurent GESLIN, François D'ASTIER - Strasbourg (AFP)
Publié le 16 mai 2018 - 14:05
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Photo de Naomi Musenga obtenue auprès de sa famille le 10 mai 2018
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© Catherine FABING / MUSENGA FAMILY/AFP
Photo de Naomi Musenga obtenue auprès de sa famille le 10 mai 2018
© Catherine FABING / MUSENGA FAMILY/AFP

"Plus jamais ça": plusieurs centaines de personnes sont attendues mercredi à Strasbourg, Paris et Valence, pour des marches blanches en hommage à Naomi Musenga, dont la famille appelle au calme après les nombreuses menaces proférées à l'encontre d'agents du Samu du Bas-Rhin.

Famille, amis, connaissances et simples anonymes prendront part à ces cortèges dont le principal partira à 17h30 de la place Kléber, au coeur de la capitale alsacienne.

Organisée par un collectif baptisé "Justice pour Naomi Musenga", la marche strasbourgeoise entend rendre hommage "dans la dignité et le respect" à sa mémoire.

"Cette mobilisation est la première étape de notre lutte au côté de la famille pour obtenir la justice et la vérité", a souligné Ann-Ly Anangue, l'une des organisatrices.

"Cette marche nous tient à coeur", a expliqué Louange Musenga, l'une des soeurs de Naomi qui doit prendre la parole lors de la marche.

- Appel au "calme" -

Toujours "indignés" du comportement d'une opératrice du Samu qui avait répondu fin décembre à l'appel de détresse de Naomi par des railleries, quelques heures avant son décès après d’atroces souffrances, les parents de la jeune fille ont appelé mardi sur France 3 Alsace au "calme" et à la "sérénité" après les nombreuses menaces proférées à l'encontre du Samu du Bas-Rhin.

"La justice ne s'obtient pas en cassant quelque chose ou en brisant une personne", a fait valoir la mère de Naomi, Honorine Musenga.

Depuis que l'enregistrement de l'appel a été rendu public, la semaine dernière, six agents du Samu ont porté plainte après avoir été menacés, a-t-on appris mercredi de source syndicale.

Sur les réseaux sociaux, trois auxiliaires de régulation médicale ont été identifiées "à tort" comme étant l'opératrice du Samu qui avait réceptionné l'appel, devenant la cible de nombreuses "insultes" et "menaces violentes", parfois de mort, a-t-on précisé.

"L'une d'entre elles a déménagé en urgence dans une autre région, car elle avait le sentiment d'être en danger", ajoute-t-on de même source.

"On me souhaite de mourir carbonisée dans ma voiture, d’être séquestrée et battue à mort, de crever comme un animal", a confié une autre de ces régulatrices au journal Le Monde.

Devant ces menaces, les Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS) ont publié mardi un communiqué pour indiquer que "les opératrices du Samu visées par des tweets malveillants ne sont pas impliquées dans l'enregistrement".

- Rassemblements "pacifistes" -

"En solidarité" avec la famille de Naomi Musenga, le Centre d'observation des inégalités (Codi) organise également un rassemblement sobre et "pacifiste" à Paris à la même heure.

La manifestation partira de la place de l'Opéra et se rendra devant le ministère de la Justice voisin.

"Il n'y aura pas de banderole ni de messages politiques. On veut que cela soit plutôt quelque chose de pacifiste plutôt que revendicatif, avec des messages d'amour", a souligné mardi le délégué du Codi Thierry Paul Valette interrogé par l'AFP.

Une marche est également prévue à Valence (Drôme) sous l'égide du Codi.

Naomi Musenga, jeune mère d'une fillette de 18 mois et qui souhaitait devenir créatrice de mode, est décédée après avoir été hospitalisée le 29 décembre, victime d'un infarctus.

Quelques heures avant son transport à l'hôpital, elle avait appelé le Samu en raison d'intenses maux de ventre. L'opératrice, sur un ton moqueur, l'avait invitée à contacter SOS Médecins, ce qui avait retardé l'intervention des secours.

Révélée par l'hebdomadaire alsacien Heb'di, l'affaire a provoqué une vague d'indignation après la diffusion de l'enregistrement par les médias nationaux.

La ministre de la Santé Agnès Buzyn s'était déclarée "profondément indignée", dénonçant de "graves dysfonctionnements".

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