Des lycées toujours bloqués, des rassemblements et quelques incidents

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Par AFP - Paris
Publié le 04 décembre 2018 - 14:24
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Une barricade incendiée par des lycéens devant leur lycée à Bordeaux
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© NICOLAS TUCAT / AFP
- Barricade -
© NICOLAS TUCAT / AFP

Des dizaines de lycées ont été à nouveau bloqués mardi en France, au lendemain de rassemblements parfois émaillés de violences: un mouvement aux revendications disparates, porté par la vague des "gilets jaunes", qui pourrait se poursuivre ces prochains jours.

Les académies de Versailles, Créteil et la ville de Marseille ont été particulièrement touchées, selon les remontées des rectorats en matinée, tandis que la mobilisation dans d'autres régions est en retrait par rapport à la veille.

Les lycéens contestataires et leurs représentants syndicaux appellent à l'abandon des réformes du lycée, du bac, de la voie professionnelle et de la loi ORE, introduite l'an dernier pour l'entrée à l'université.

"On a des revendications à porter mais la colère vient de la même source que celle des +gilets jaunes+, le gouvernement a fait des réformes destructrices. On a intérêt à mobiliser avec eux", déclare à l'AFP Louis Boyard, à la tête de l'UNL, un syndicat lycéen qui appelle à bloquer "tous les lycées" vendredi. D'autres syndicats lycéens (le SGL et la FIDL) appellent, eux, à mobiliser jeudi.

Jusqu'à présent, les appels à la mobilisation des syndicats lycéens - qui ont perdu de leur représentativité depuis 20 ans - n'avaient rencontré que peu d'écho. Mais la contestation des "gilets jaunes" semble avoir donné un coup de fouet à leurs revendications.

"Qu'on n'essaie pas de nous duper, je vois comment se passent les choses autour de moi, on fait sept ans d'études pour finir au chômage ou au Smic", lance Leïla, 17 ans, en terminale S aux Arènes, un lycée excentré à Toulouse.

L'agglomération compte une dizaine d'établissements perturbés et un incendie a endommagé le hall d'entrée du lycée Saint-Exupéry de Blagnac, en banlieue de la ville.

Les perturbations ont atteint des sites universitaires, pour la première fois, à Paris. Des étudiants ont voté un "blocus" des sites de Censier (Paris-3) et Tolbiac (Paris-1) pour protester contre la hausse des frais d'inscription pour les jeunes venus de pays hors de l'Union européenne.

- Poubelles et barrages filtrants -

À Marseille, 23 lycées ont été perturbés, dont dix totalement bloqués. Devant quelques-uns, des lycéens ont brûlé des poubelles et érigé quelques barricades dans une ambiance parfois tendue, selon des journalistes de l'AFP.

"Je suis contre les mesures pour le bac, Parcoursup, le service universel obligatoire et l'augmentation des frais d'inscription, faut que ça cesse", estime Charaf, 18 ans, élève de terminale S. "L'école pourrait être une bonne chose mais l'État en fait une mauvaise chose", a renchéri à ses côtés Imâd, un élève de seconde de 15 ans.

En région parisienne, des incidents ont à nouveau éclaté, avec une voiture brûlée à Saint-Ouen près du lycée Marcel-Cachin en Seine-Saint-Denis où 25 personnes ont été interpellées, selon la préfecture. Poubelles et chariots ont été incendiés devant des lycées du Val-d'Oise, où 97 personnes ont été placées en garde à vue après des heurts.

A Cachan (Val-de-Marne), une voiture a été incendiée, a constaté un journaliste de l'AFP, tandis qu'à Ris-Orangis (Essonne), des jeunes ont mis le feu à des barrages de palettes et jeté cailloux et bouteilles de verres sur les forces de l'ordre.

Les rectorats signalent sept lycées perturbés sur Paris, trois établissements bloqués dans l'académie de Caen-Rouen, trois à Montpellier. À Bordeaux, quelques centaines de jeunes se sont rassemblés devant un lycée du quartier et ont mis le feu à une barricade de fortune, constituée de poubelles, selon un journaliste de l'AFP. A Nantes, 500 jeunes ont défilé, selon la police.

À Lyon et sa métropole, des rassemblements se sont déroulés devant 13 lycées, selon la préfecture du Rhône. Des échauffourées ont éclaté entre lycéens et forces de l'ordre. Un policier a été blessé et cinq interpellations ont eu lieu pour "jets de projectiles" sur agents dépositaires de l'autorité publique et "dégradations de biens".

L'académie de Rennes ne signale aucun blocage, de même qu'en Alsace et en Franche-Comté.

La veille, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner avait indiqué que 188 lycées avaient été touchés.

burs-fmp/ito/alh/nm

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