Disparition de la petite Maëlys : l'opposition entre justice et gendarmerie rappelle tristement l'affaire Grégory

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 26 octobre 2017 - 14:48
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Une affiche avec le portrait de la petite Maelys.
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©Philippe Desmazes/AFP
Contrairement à l'affaire Grégory, nul ne sait ce qui est arrivé à la petite Maëlys de Araujo.
©Philippe Desmazes/AFP
La tension est à son comble entre les juges et les enquêteurs dans l'affaire Maëlys. Les premiers reprochent aux seconds de laisser fuiter trop d'informations sur une disparition qui n'est pas résolue. Fuites, opposition, rivalités internes, autant de facteurs qui rappellent l'affaire Grégory en 1984, l'un des plus grands fiascos de l'histoire judiciaire française moderne.

Est-ce un très mauvais présage pour l'affaire de la petite Maëlys de Araujo, disparue depuis maintenant huit semaines? La confrontation entre la justice, représentée par le procureur de la République de Grenoble, et les enquêteurs de la gendarmerie accusés d'avoir permis des fuites dans la presse sur l'instruction, n'est pas sans rappeler l'affaire Gregory en 1984. Une affaire qui, pour rappel, n'est toujours pas résolue 33 ans après même si contrairement à l'affaire Maëlys, le corps de la petite victime avait été retrouvé le jour du crime.

Sur le site Planet.fr, Thierry Moser l'avocat des époux Villemin, les parents de Grégory, a tenu à faire une analogie entre les deux affaires. "Il y a des gens qui parlent. Certains avocats ont tendance à donner des informations aux médias. En ce qui concerne la partie civile, dont je fais partie, notre doctrine c’est de nous taire parce que nous pensons que cela pourrait porter préjudice à l’enquête" explique l'avocat  qui estime que "Dans l’affaire Grégory, la médiatisation a fait du tort à la recherche de la vérité. En plus cela a fait peur à des gens qui auraient pu potentiellement parler mais qui ont préféré ne pas le faire à cause de la médiatisation".

A l'époque de l'affaire de Grégory, la tendance à trop se confier, au goût de certains, auprès des médias a été reproché au juge Jean-Michel Lambert, qui s'est suicidé en juillet dernier alors que l'affaire connaissait des rebondissements. Mais les gendarmes se verront également reprocher un début d'investigation plutôt erratique et la tendance à se laisser aller aux fuites, ce qui mènera au dessaisissement des militaires de l'enquête au profit de la police judiciaire. Le paroxysme de la tension a été atteint après le meurtre de Bernard Laroche, un temps suspecté, par le père de Grégory. Si l'enquête continue de penser que Bernard Laroche a joué un rôle clé dans la mort de l'enfant, les pistes actuelles laissent penser qu'il n'est pas le meurtrier de l'enfant.

Dans l'affaire Maëlys, le procureur de la République de Grenoble n'a pas hésité en effet à pointer directement du doigt la gendarmerie portant des accusations jugées "péremptoires et scandaleuses" par Richard Lizurey, le directeur général de la gendarmerie nationale.

L'enquête pour l'instant reste concentrée sur le seul suspect de l'affaire, Nordahl Lelandais, un ancien militaire de 34 ans, dans la voiture duquel une trace ADN de l'enfant a été retrouvée. Il devra s'expliquer prochainement devant les juges d'instruction sur une "silhouette vêtue de blanc" que des images de vidéo-surveillance ont pu capter le soir du drame.

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