Disparus d'Orvault : un fils "fragile psychologiquement" qui accusait ses parents de "boire et gueuler tout le temps"
L'enquête se poursuit concernant la mystérieuse disparition le 17 février d'une famille de quatre personnes à Orvault, au nord de Nantes. Les enquêteurs s'intéresseraient à la personnalité du fils ainsi qu'à ses antécédents.
Le procureur a confirmé que les traces de sang retrouvées à l'intérieur de la maison appartiennent bien à des membres de la famille Troadec. Par ailleurs la voiture du fils Sébastien, âgé de 21 ans, resterait également introuvable. Le signalement de cette peugeot 307 "blanche ou crème" a été diffusé aux autorités à l'échelle nationale.
Mais c'est aussi au fils lui-même que les enquêteurs semblent s'intéresser. Celui-ci est décrit comme ayant "souffert de fragilités psychologiques". De source policière, il avait proféré des menaces de mort sur un blog en 2012, alors qu'il était scolarisé dans un lycée d'Orvault.
Selon Le Parisien, il aurait par ailleurs écopé de travaux d'intérêt général pour harcèlement et aurait lui-même été régulièrement victime de railleries. Entre 2013 et 2014, il aurait à plusieurs reprises évoqué sa mort prochaine sur les réseaux sociaux et forums qu'il fréquentait. Des propos dont il est difficile de dire s'ils cachent un simple mal-être d'adolescent ou quelque chose de plus profond.
Par ailleurs, le jeune homme avait, semble-t-il, des relations tendues avec ses parents, notamment son père. "Punaise hier de 2h du mat a 20 h mon père gueuler j'arrêter pas dlui dire +ferme ta gueule+ il continuer à brayer (sic)", écrivait-il en 2013. Ou encore "Mes parents gueule tout le temp et boivent". Selon une source proche du dossier et selon des voisins, le père a souffert de "troubles dépressifs par le passé".
Julie, amie de lycée de la fille Charlotte,18 ans, a décrit à l'AFP le frère de celle-ci comme quelqu'un "qui vit comme dans une bulle". "Charlotte ne parlait pas de sa famille. Son frère, on ne peut pas dire qu'il n'est pas normal mais il est un peu spécial, dans son monde". Elle a décrit Charlotte comme quelqu'un de "timide, gentil et discret, qui ne ferait de mal à personne, mais pas très bien dans sa peau". Une autre amie de Charlotte a été entendue dimanche par la police.
Ces pistes ne permettent cependant pas encore de répondre aux nombreuses questions qui entourent cette affaire.
Sur place, les premiers policiers présents ont découvert qu'aucun drap ne recouvrait les lits. Dans la salle de bains, ils n'ont trouv" ni brosse à dents, ni brosse à cheveux. Dans le réfrigérateur, plusieurs aliments étaient périmés. Le chauffage était coupé et des draps, pas tout à fait secs, étaient étendus à l'intérieur. Du linge humide se trouvait encore dans la machine à laver.
"C'est comme si la maison s'était arrêtée de vivre à un instant T", a déclaré dimanche à Presse Océan le procureur de Nantes. Une enquête a été ouverte pour "homicides volontaires, enlèvements et séquestrations".
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