Euthanasie : l'Association pour le droit de mourir dans la dignité veut interpeller les candidats aux prochaines élections
L'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) a annoncé ce samedi 10 à Antibes-Juan-les-Pins lors de son assemblée générale vouloir interpeller les candidats aux élections présidentielle et législatives. Son président Jean-Luc Romero a dit "vouloir former 1.000 volontaires pour se rendre dans toutes les réunions publiques des candidats (...) pour leur demander de se positionner" par rapport au sujet de la fin de vie. L'ADMD, qui revendique 68.000 adhérents en France, milite, a précisé M. Romero, "pour une loi globale qui permette un accès universel aux soins palliatifs, qui bénéficient aujourd'hui à seulement 20% des patients".
Il a demandé "la légalisation de l'euthanasie, du suicide assisté et de l'opposabilité réelle des directives anticipées, c'est-à-dire le respect de ce qui a été écrit lorsque le patient l'avait indiqué en ayant toute ses capacités et sa conscience". L'association compte aussi profiter des prochaines échéances électorales pour faire avancer sa cause, notamment à travers la journée mondiale pour le droit de mourir dans la dignité, le 2 novembre. Il y aura une centaine de manifestations organisées à travers la France dont une à Paris, place de la République.
"Réunir notre association à Antibes, dont le député-maire (LR), Jean Leonetti, a été le Monsieur fin de vie des gouvernements de gauche et de droite depuis dix ans, est symbolique", a dit aussi M. Romero. "Ces dix années, ce sont d'abord dix années d'échec, sinon pourquoi en serait-t-on déjà à la troisième loi depuis 2005 et pourquoi continuerait-on à vivre au gré des affaires?", a-t-il demandé. Il faisait ainsi allusion au procès en appel à Lyon de Jean Mercier, dont le jugement a été mis en délibéré au 10 novembre. Cet adhérent de l'ADMD avait été condamné en première instance à un an de prison avec sursis pour avoir aidé, il y a cinq ans, son épouse à mourir.
La dernière loi sur le sujet, votée le 2 février 2016, comporte des avancées, "mais le compte n'y est pas", affirme M. Romero. "La loi prévoit la sédition terminale, mais elle existait déjà. Et on nous dit que les directives anticipées sont opposables mais il y a deux exceptions, en cas d'urgence vitale et si le médecin estime qu'elles sont +manifestement inappropriées+", dit-il. "Or ces deux exceptions annulent complètement les nouvelles dispositions", estime-t-il. "On reste dans la même logique, faire des lois sur les devoirs des médecins, pas sur les droits des patients. Or la question de la fin de vie, et même si le médecin doit bien sûr intervenir, ce n'est pas une question médicale", affirme M. Romero.
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