Fillette noyée à Berck : la mère devant les assises
Le procès de Fabienne Kabou, accusée d'avoir tué sa fille de 15 mois, Adélaïde, en l'abandonnant sur une plage de Berck-sur-Mer à marée montante en 2013, a débuté lundi devant la cour d'assises de Saint-Omer (Pas-de-Calais).
Fabienne Kabou, 39 ans, comparaît jusqu'à vendredi pour homicide volontaire avec préméditation. Elle encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
Selon ses aveux, elle s'est rendue le 19 novembre 2013 de la région parisienne à Berck dans le but de noyer Adélaïde, qui, durant sa courte vie, n'aura pas eu d'existence légale, faute d'avoir été inscrite à l'état civil.
Le corps de la fillette avait été retrouvé au petit matin, le lendemain, par des pêcheurs de crevettes.
Sa mère, qui n'avait rien fait pour dissimuler son crime, avait été arrêtée à Saint-Mandé (Val-de-Marne), dix jours plus tard, chez son compagnon et père de la fillette, Michel Lafon.
A celui-ci, elle avait raconté avoir confié l'enfant à sa mère pour qu'elle la prenne en charge au Sénégal, pays d'origine de Fabienne Kabou.
L'accusée est apparue lundi matin dans le box, cheveux tirés et chemisier blanc. Elle s'est présentée d'une voie calme et distincte.
Depuis sa garde à vue, elle est défendue par la pénaliste Me Fabienne Roy-Nansion qui décrivait à l'époque "un personnage hors du commun", "une femme remarquablement intelligente, très bien élevée au langage châtié", mais qui se trouve "dans une logique parallèle".
Pour expliquer son crime aux enquêteurs, Mme Kabou avancera des problèmes d'incompatibilité entre la prise en charge de la fillette et sa vie de couple avant d'évoquer des raisons mystiques se disant perturbée par des hallucinations sonores ou visuelles.
Fabienne Kabou "considère son geste comme nous le considérons tous, c'est-à-dire comme quelque chose d'absolument horrible, en ça, elle se considère comme indéfendable", a affirmé l'avocate, à la presse, avant l'ouverture du procès.
Elle a décrit "une personnalité très complexe" avec qui elle a réussi à créer "de véritables liens" jusqu'à "accéder à certaines choses" de sa cliente.
Six personnes se sont constituées parties civiles: trois associations défendant le droit des enfants, les parents de Fabienne Kabou et le père de la victime, Michel Lafon.
Fabienne Kabou "aujourd'hui c'est un mystère, j'espère que vendredi, ce n'en sera plus un", a résumé l'avocat de l'une des parties civiles, l'association L'Enfant Bleu, Me Jean-Christophe Boyer.
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