Fleury-Mérogis : les surveillants de prison promettent de nouvelles actions
Les surveillants en colère de la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis ont décidé mercredi soir de maintenir la pression sur l'administration pénitentiaire, avec de nouvelles actions à venir pour protester contre l'agression de six gardiens dans la plus grande prison d'Europe.
Réunis par l'intersyndicale locale (Ufap-Unsa Justice, CGT Pénitentiaire, FO Pénitentiaire), les surveillants ont décidé en assemblée générale "d'aller jusqu'au bout" et de poursuivre leur mouvement, a déclaré à l'AFP Thibault Capelle, du syndicat FO Pénitentiaire (minoritaire). Lundi, 350 d'entre eux avaient bloqué l'accès à la prison.
"Il y aura des petites actions toute la semaine prochaine, comme des distributions de tracts par exemple, mais pas de nouveau blocage", a expliqué M. Capelle.
Les surveillants veulent une nouvelle rencontre avec la direction de l'administration pénitentiaire, qui est venue entamer des négociations mardi. Sans rendez-vous d'ici vendredi 21 avril 10H00, ils menacent d'aggraver leur mouvement. Même avertissement si les négociations débouchent sur une impasse.
"Si la réponse finale n'est pas satisfaisante, nous reprendrons un mouvement de grande ampleur", a promis M. Capelle. "Dans ce cas de figure, le blocage de lundi passera pour un apéritif".
Les surveillants réclament toujours un désengorgement de Fleury-Mérogis et des effectifs supplémentaires, dans une prison remplie à 160% de sa capacité et où presque 150 postes de fonctionnaires sont vacants. Ils demandent aussi l'abrogation de la législation qui les oblige à justifier les fouilles à nu de détenus, et une fouille générale de la prison.
Mardi, la direction de l'administration pénitentiaire s'est engagée à transférer 350 détenus de la région Ile-de-France vers des établissements d'autres régions, pour désencombrer les prisons franciliennes dont le taux de suroccupation avoisine pour certaines 200%. Elle a aussi promis de "renforcer" les fouilles sur le long terme à Fleury.
Les syndicats jugent ces mesures "insuffisantes".
"Les collègues restent particulièrement sceptiques. ils veulent des précisions, notamment sur la question des effectifs", rapporte M. Cappelle.
"La direction estime qu'une fouille générale serait inefficace et trop coûteuse", a-t-il ajouté. "Mais on en a absolument besoin pour assainir la détention des armes de fortune fabriquées par les détenus et des téléphones portables, afin de repartir sur de bonnes bases".
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.