Gennevilliers : violences et jupe au cœur de la polémique

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 24 avril 2016 - 15:04
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Un policier en uniforme.
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©Charles Platiau/Reuters
Selon les premiers éléments de l'enquête, l'agression n'aurait pas un fond religieux.
©Charles Platiau/Reuters
Une jeune fille battue par plusieurs autres lundi à Gennevilliers affirme avoir été agressée parce qu'elle portait une jupe. Des déclarations qui ont suscités de nombreuses réactions bien que la principale accusée parle d'une "bagarre" pour des motifs tout autres.

A cause de sa jupe. C'est ce qu'affirme la jeune fille violement frappée par plusieurs autres lundi 18 à Gennevilliers (Hauts-de-Seine). Des faits qui soulèvent la polémique sur fond de dénonciation -à mots plus ou moins couverts- de l'islamisme. Mais les faits restent cependant à établir et la principale accusée dément l'avoir frappée pour ce motif.

Selon Le Parisien qui relate les violences subies par Nadia (le prénom a été changé), 16 ans,  celle-ci attendait son tramway lorsqu'un premier groupe de garçons serait venu à sa rencontre pour lui faire des remarques sur le fait qu'elle porte une jupe. Peu glorieuses, les réflexions ne vont cependant pas plus loin.

C'est peu après que trois jeunes filles  se seraient montrées beaucoup plus agressives en parlant de la tenue de la victime. Une fois dans le tramway, l'altercation dégénère. Nadia aurait été tirée dehors par les cheveux , insultée, frappée à de nombreuses reprises jusqu'à ce qu'un dernier coup lui fasse perdre connaissance et que le trio prenne la fuite sous la pression des passants. Après quelques heures de coma, Nadia reprendra connaissance et déposera plainte.

Le maire (PCF ) de Gennevilliers Patrice Leclerc a réagi vendredi face à la polémique naissante: "Rien ne justifie une telle violence. Si aucune motivation, autre que le désaccord avec la tenue vestimentaire, n’a été proférée, nous tenons à réaffirmer qu’aucun motif ne peut limiter la liberté individuelle et collective des femmes à se vêtir comme elles le souhaitent".

L'édile se refuse donc à parler d'une agression qui aurait des motifs religieux. D'autant plus que les premiers éléments de l'enquête ne font état d'aucun signe extérieur ou propos de la sorte de la part des agresseurs. Mais nombreux sont ceux qui jugent que cela ne suffit pas à exonérer la théorie des violences menées au titre de l'islam radical.

La principale accusée livre de son côté une version toute différente. Animatrice âgée de 19 ans, elle affirme que le premier groupe qui avait invectivé la victime lui parlait bien de sa tenue. En revanche, la bagarre serait "partie d'une petite histoire" et d'insultes, a-t-elle déclaré au micro de BFMTV, martelant que cela n'avait rien à voir avec la fameuse jupe. "Même moi je sors en jupe, je sors en short, ça ne me dérange pas, je vais en soirée... Franchement, je ne vois pas pourquoi je frapperais une fille qui est en jupe", renchérit-elle.  Une version qui serait corroborée par deux témoins. Mais le parquet contacté par Le Parisien affirme que la jupe serait bien à l'origine de la bagarrre.

La jeune fille se serait présentée d'elle même au commissariat et devrait être jugée le 17 mai prochain au cours d'une audience qui devra déterminer les causes de ces violences.

 

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