Incendie dans un bar à Rouen : l'émouvant hommage rendu aux victimes

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 12 août 2016 - 09:13
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L'hommage rendu aux victimes de l'incendie à Rouen.
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©Charly Triballeau/AFP
Le rassemblement a réuni jeudi soir environ 350 personnes selon la police.
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Des centaines de personnes se sont réunies jeudi soir à Rouen pour rendre hommage aux victimes de l'incendie qui a fait 13 morts et sept blessés le 6 août dernier. Ce rassemblement, voulu par les familles des victimes et soutenu par la police, s'est tenu avenue Jacques-Cartier, dans le centre de la ville, devant l'entrée du bar incendié.

Un émouvant hommage a été rendu jeudi 11 au soir à Rouen aux victimes de l'incendie du bar "Au Cuba Libre" par des centaines de personnes, souvent des proches, venus se recueillir devant l'établissement, alors qu'une information contre X a été ouverte pour "homicides involontaires". Voulu par les familles des victimes et soutenu par la mairie, ce rassemblement d'environ 350 personnes, selon la police, s'est tenu avenue Jacques-Cartier, dans le centre de Rouen, devant l'entrée du bar à la devanture calcinée et fermée par des panneaux de bois aggloméré.

Les plus proches des victimes s'étaient rassemblés le plus près possible des barrières qui entourent le bar, recouvertes de bouquets de fleurs, de messages et de quelques photos. "Ophélie", "Sarah", "Steve", "Julie", "Jennifer", "Zac"... Des parents ou des proches des 13 victimes ont tenu à bout de bras des pancartes où étaient inscrits les noms des 13 victimes, la plupart âgés de 18 à 25 ans, qui ont péri dans le bar, lors d'une fête d'anniversaire. Ophélie, une jeune fille qui s'apprêtait à entrer dans l'armée avait réuni une vingtaine d'amis pour fêter ses vingt ans.

Outre les 13 morts, l'incendie a fait 7 blessés, dont une jeune femme grièvement brûlée, Karima, qui se trouve toujours entre la vie et la mort à l'hôpital Saint-Louis à Paris. Quelques prises de parole ont eu lieu pour tenter d'apaiser les familles qui ne pouvaient retenir leurs larmes. "C'est toute une ville qui s'unit autour des victimes de cet incendie meurtrier, c'est toute une ville qui a du mal à réaliser ce qui s'est passé", a dit le maire Yvon Robert (PS). Après une minute de silence, ponctuée de sanglots, des dizaines de ballons blancs ont été lâchés dans le ciel, et quelques ballons verts, couleur de l'espoir pour Karima, la grande brûlée. Plus d'une heure après le début du rassemblement, la foule restait près des grilles, devenues une sorte de mémorial pour les familles et les proches endeuillés.

Yacine, l'un des habitués du bar et membre du comité d'organisation, avait dit aux familles que "pour le moment, c'est le temps du recueillement, ce n'est pas le temps du procès". Mais la procédure judiciaire a bel et bien été lancée ce jeudi, avec l'ouverture par le parquet d'une information judiciaire pour "homicides et blessures involontaires, par violation manifestement délibérée d'une obligation de sécurité ou de prudence prévue par la loi". Deux juges d'instruction ont été saisis, "étant donné la complexité de l'affaire", a indiqué à l'AFP le vice-procureur Laurent Labadie. Il s'agit d'Etienne Perrin et de Claire Charline-Labaut.

L'information a été ouverte "contre X", ce qui peut vouloir dire que plusieurs personnes pourraient être mises en cause. L'une d'elles pourrait ainsi être Nacer B., le gérant qui avait fait rénover récemment son petit sous-sol en faisant recouvrir les murs et le plafond d'un isolant phonique. Cet isolant a flambé en quelques minutes et dégagé des fumées toxiques quand des bougies d'anniversaire ont été projetées après la chute dans l'escalier "raide et très étroit", selon M. Labadie, d'une personne qui apportait le gâteau.

"Quatre familles entendent déposer plainte", a par ailleurs indiqué à la presse Nicolas Huet de Barros, l'un des organisateurs du rassemblement qui se trouvait dans le bar le soir du drame, au rez-de-chaussée. "Il y a peut-être eu des failles (...) mais je ne peux en vouloir à Nacer, il m'a sauvé la vie", raconte-t-il. "Il a fait ce qu'il a pu, il a voulu descendre mais il en a été empêché par un vigile", ajoute-t-il. Stéphanie, une habituée, qui se trouvait aussi au rez-de-chaussée, abonde dans son sens. "On sait qu'il n'y est pour rien", affirme-t-elle.

Les deux juges d'instruction vont poursuivre leurs investigations. Ils ont déjà en main les conclusions de l'expert incendie, des médecins légistes ainsi que la centaine de procès-verbaux des déclarations de témoins, recueillis par la police.

 

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