Inondations : cet épisode "exceptionnel" se produit "tous les 100 ans", selon Météo France

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 02 juin 2016 - 11:51
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Météo France annonce de nouvelles intempéries mais moins fortes dans les prochaines 24 heures.
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De nombreuses localités du centre de la France ont depuis quelques jours les pieds dans l'eau notamment dans les départements du Loiret et de la Seine-et-Marne placés en alerte rouge pour inondations. D'après Météo France, cet épisode pluvieux est "exceptionnel" et se produit "en moyenne tous les 100 ans".

Les pluies tombées ces derniers jours en France sont un "épisode tout à fait exceptionnel" se produisant "en moyenne tous les 100 ans", souligne François Jobard, prévisionniste à Météo France, qui annonce de nouvelles intempéries mais moins fortes dans les prochaines 24 heures.

> En quoi les intempéries de ces derniers jours sont-elles exceptionnelles ?

"On a affaire à un épisode tout à fait exceptionnel au niveau des quantités d'eau recueillies. En 72 heures, de dimanche à mardi, on a observé sur les régions Picardie, Bassin parisien, nord de la Région centre, l'équivalent de deux mois de précipitations. A cette époque de l'année, jamais dans ces régions on n'avait observé des pluies si durables et si intenses, et même toutes saisons confondues. Il est tombé environ 120 mm de pluie à Orléans, dans le Loiret, c'est-à-dire deux mois de pluie, en trois jours.

"Cet événement a +une durée de retour+ de 100 ans: ça veut dire qu'en moyenne des intempéries pluvieuses si intenses se produisent une fois par siècle. Ca ne veut pas dire que le prochain événement se produira dans cent ans. Chaque année, on a une chance sur cent d'avoir de telles précipitations. A cette saison, c'est un épisode inédit, parce que les précédentes crues, notamment du bassin de la Seine, arrivent plutôt pendant les mois d'hiver. Là, on est début juin".

> Comment peut-on expliquer ces intempéries?

"Entre samedi et dimanche, il y a eu une dégradation orageuse marquée sur le pays, et à partir de dimanche, une dépression s'est creusée entre le nord-est de la France et l'Allemagne. Il y avait déjà pas mal d'orages le samedi mais à partir de dimanche, on a eu la constitution d'une perturbation pluvio-orageuse très active, avec des orages très pluvieux en Allemagne qui sont revenus par la Belgique. Ces fortes pluies de caractère orageux ont fait le tour de la dépression qui était entre l'Alsace et le sud de l'Allemagne, dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. La perturbation s'est enroulée et rabattue par le nord du pays en direction de l'Ile-de-France, du centre.

"L'épisode est terminé puisque les pluies se sont déplacées plutôt vers le sud mais dans les heures à venir, notamment la nuit prochaine et demain (jeudi) matin, un autre retour pluvieux va arriver par la Belgique. Il sera heureusement d'intensité moindre. Des pluies soutenues vont arriver sur la Champagne-Ardenne, l'Ile-de-France, la Bourgogne et le nord du Centre --un peu les mêmes régions. Il y aura moins de pluie mais comme on est dans un contexte où les sols sont gorgés d'eau, ces pluies pourraient ralentir la décrue ou augmenter un peu certains cours d'eau au moins temporairement. Il faut s'attendre à une crue importante de la Seine. On est vers 4,30 m à Austerlitz, ça va monter au-delà de 5 m jeudi, voire 5,5 m à d'ici à vendredi".

> Y a-t-il un lien avec le changement climatique?

"Le changement climatique n'explique pas directement, précisément cet épisode pluvieux. C'est vraiment la situation météorologique synoptique, c'est-à-dire la position des anticyclones, des dépressions. C'est la position de ces centres d'action, qui est purement due au hasard, à la part chaotique de l'atmosphère, qui fait qu'on a une dépression à ce niveau-là et du coup des intempéries.

"Néanmoins, on est dans une année très chaude. Du coup on a des masses d'air globalement plus chaudes, et un air plus chaud est plus capable de contenir de la vapeur d'eau, donc de l'eau. On a peut-être des perturbations plus pluvieuses du fait du réchauffement climatique, mais c'est difficile à dire. Une situation dépressionnaire avec de l'air plus chaud conduira à plus de pluie qu'une situation dépressionnaire avec de l'air moins chaud".

 

 

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