Crues et inondations : de nouvelles pluies attendues ce jeudi, crainte d'une aggravation
Après plusieurs jours de crues exceptionnelles, la situation restait tendue ce jeudi 2 en particulier en Seine-et-Marne et désormais dans l'Essonne, et de nouvelles pluies étaient attendues, suscitant l'inquiétude.
Outre la Seine-et-Marne, le Loiret se trouve toujours en alerte rouge inondations et huit autres départements d'Ile-de-France, du Centre et de Lorraine sont en vigilance orange (Essonne, Indre-et-Loire, Cher, Loir-et-Cher, Indre, Meuse, Meurthe-et-Moselle et Moselle).
Dans l'Essonne, dans le sud de l'Ile-de-France, la situation est "aiguë" en particulier à Longjumeau, "avec sans doute près de 2.000 personnes qui devraient être évacuées", a souligné le Premier ministre Manuel Valls en se rendant au centre de gestion de crise à Paris.
Le centre-ville de Longjumeau, commune de 22.000 habitants, est totalement inondé et "l'eau atteint par endroits plus de 1,30 m voire 1,50 m", a dit à l'AFP la maire Sandrine Gelot (LR).
Plus de 2.500 foyers de cette ville ne sont pas alimentés en électricité et environ 200 personnes ont été évacuées dans la soirée de mercredi, dont une vingtaine ont dormi dans un gymnase. La mairie a été provisoirement délocalisée dans un parc de la ville situé plus en hauteur.
A une vingtaine de kilomètres au sud, Corbeil-Essonnes, où la rivière Essonne se jette dans la Seine, "se prépare au choc" pour la nuit de ce jeudi à vendredi 3, car "la vague qui est en bas de l'Essonne remonte", a déclaré à l'AFP le maire Jean-Pierre Bechter (LR).
Au total, depuis dimanche et le début de l'épisode pluvieux, les secours ont effectué plus de 10.000 interventions, et évacué plus de 5.000 personnes. En Seine-et-Marne, le corps d'une femme de 86 ans a été découvert dans son pavillon inondé. L'enquête devra déterminer les causes du décès.
"Quand vous voyez des personnes âgées, des familles, des enfants qui sont évacuées par barques, tout cela c'est une déchirure", a commenté le Premier ministre, appelant à faire preuve de "solidarité".
Manuel Valls s'est ensuite rendu à Nemours (Seine-et-Marne), qui s'est retrouvée mercredi 1er coupée en deux par les eaux, l'eau dépassant même les niveaux atteints lors de la crue historique de 1910 (4,25 m). Trois mille personnes y ont été évacuées vers des centres d'hébergement.
En Ile-de-France, les inondations ont causé des perturbations dans les transports, déjà affectés par une grève contre la loi travail. Aucun train Transilien, intercités ou TER ne circulait ainsi entre Paris-Montparnasse et Versailles-Chantiers, la SNCF espérant "un retour à la normale" d'ici lundi 6.
Dans le Loiret voisin, il est tombé l'équivalent d'un mois et demi de précipitations en trois jours. La circulation aux abords d'Orléans était toujours "impossible" ce jeudi matin selon Bison futé, en raison des inondations.
Près de 10.000 foyers ont été privés d'électricité dans les trois départements du Loiret, de la Seine-et-Marne et des Yvelines, selon Enedis (anciennement ERDF), qui a déployé plusieurs centaines de techniciens et des dizaines de groupes électrogènes.
Dans le Loir-et-Cher, le château de Chambord avait les pieds dans l'eau tandis que les élèves des écoles, collèges et lycées du département seront dispensés de cours ce jeudi. Le préfet a conseillé aux habitants de rester chez eux.
Pour le ministre de l'Intérieur, l'objectif est de procéder "très rapidement" au retour à la vie normale. Pour cela, Bernard Cazeneuve espère que les dossiers de catastrophe naturelle "remontent le plus rapidement possible place Beauvau pour que nous puissions au Conseil des ministres mercredi statuer sur les territoires qui bénéficieront de ces dispositifs".
A Paris, une partie des voies sur berges a été fermée. La Seine frôlait les 5 mètres ce jeudi matin, remontant sur les jambes du zouave du pont de l'Alma, célèbre statue qui sert de repère aux Parisiens. Lors de la crue historique de 1910, il avait eu de l'eau jusqu'aux épaules (8,62 m).
La Seine va continuer à monter et pourrait atteindre le week-end prochain dans la capitale un pic, entre 5,10 et 5,70 mètres, une situation qui "nécessite une vigilance particulière", a prévenu la mairie.
Les intempéries touchent également le nord de l'Autriche et l'Allemagne, où quatre personnes ont été retrouvées mortes mercredi.
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