La femme battue depuis 47 ans avait abattu son mari d'une balle dans la tête : 8 ans de prison

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 10 novembre 2016 - 12:47
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Au procès.
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©Fayolle Pascal/Sipa
La sexagénaire devenue meurtrière a "laiss(é) entrevoir à quel point elle aime toujours de tout son être" tout au long du procès, selon France Bleu.
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Béatrice Marion a été condamnée ce jeudi à huit ans de prison pour avoir abattu son mari violent d'une balle en pleine tête, en 2014. Celui-ci, atteint de graves crises suite à une dépression, avait été son tortionnaire pendant près de cinq décennies.

Son calvaire a duré près d'un demi-siècle. Béatrice Marion, 67 ans, a été condamnée ce jeudi 10 à huit ans de prison pour avoir abattu son mari violent qui l'avait maltraitée tout au long de leurs 47 années de vie conjugale. "C'est le prix à payer pour avoir mis fin délibérément à une vie humaine", a déclaré l'avocat général de la cour d'assises de Perpignan qui a rappelé qu'"on n'a pas à se faire justice soi-même", selon France Bleu Roussillon.

Les faits remontent au 26 avril 2014. L'accusée était rentrée chez elle après avoir quitté le domicile conjugal suite à un énième crise violente de son mari, qui l'avait frappée la veille alors qu'il était saisi d'une nouvelle crise de délires et d'hallucinations, mal qui le touchait depuis une dépression remontant à 1975. La sexagénaire a alors découvert son époux dans un état de rage inouïe, selon elle, et a pris peur. Elle s'est alors saisie du revolver 357 Magnum qu'il lui avait acheté, s'est approché du canapé dans lequel il était assis, et lui a tiré une balle en pleine tête.

Béatrice Marion, qui avait elle-même appelé les secours, a toujours reconnu avoir tué son mari. Tout au long des investigations, puis du procès, elle n'a jamais cherché à l'accabler, affirmant regretter au plus haut point son geste. Pourquoi n'avoir jamais porté plainte, ou n'avoir cherché à quitter son tortionnaire? "On n'abandonne pas quelqu'un de malade", a-t-elle répondu lors de son procès, selon BFMTV.

"Les coups au début, ce n'était pas permanent, je pensais que ça allait changer", a-t-elle également déclaré, semblant minimiser la portée des violences qu'elle a subies: "il ne m'a jamais cassé un membre, je n'ai jamais été hospitalisée". Stéphane Pocher, qui a suivi le procès pour France Bleu, n'hésite pas à avancer que, tout au long des ses prises de parole, la sexagénaire devenue meurtrière a "laiss(é) entrevoir à quel point elle aime toujours de tout son être" celui qui l'a pourtant violentée pendant cinq décennies.

Condamnée à huit ans de prison, Béatrice Marion retrouvera la liberté à l'âge de 75 ans si elle effectue l'intégralité de sa peine. Après 47 ans à subir des violences conjugales, et avec la mort de l'être aimé sur la conscience.

 

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