Lanceur de balles de défense : plainte d'un "gilet jaune" à Caen
Un manifestant "gilet jaune" a porté plainte à Caen pour violence policière après avoir été blessé au visage en décembre, selon lui par un tir de lanceur de balles de défense (LBD), a-t-on appris vendredi de sources concordantes.
La préfecture a indiqué qu'elle "ne se prononçait pas sur cette affaire en cours d'instruction".
"La plainte a été déposée" le 18 janvier "contre X pour violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique avec arme occasionnant une blessure par un tir de LBD 40 survenue le 8 décembre 2018", a indiqué à un correspondant de l’AFP Chloé Chalot, son avocate, accusé réception du tribunal à l'appui.
Sollicité à plusieurs reprises, le parquet de Caen n'a pas donné suite.
Selon le témoignage écrit de ce "gilet jaune" de 43 ans, père de 4 enfants, le projectile a entraîné "une plaie béante au visage avec la pose de 25 points de suture, un décollement de l’iris ainsi que de multiples fractures".
Selon le compte rendu établi par le CHU de Caen, le "patient" a été "adressé aux urgences par les pompiers pour une plaie délabrante du front sur un tir de +Flash-Ball+ à approximativement 30-40 m du tir".
Le tribunal administratif de Paris doit se prononcer vendredi sur une demande de suspension de l'utilisation de l'usage du LBD-40 en France, déposée par la CGT et la Ligue des droits de l'homme.
Le Défenseur des droits Jacques Toubon a de nouveau réclamé le 17 janvier la suspension de cette arme, successeur du "Flash-Ball" utilisé à partir des années 90 avant d'être abandonné pour son imprécision.
Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a annoncé mardi que policiers et gendarmes utilisant des LBD seraient équipés d'un système vidéo dès samedi, lors de l'acte 11 des "gilets jaunes".
Me Chalot a par ailleurs indiqué, accusé réception du tribunal à l'appui, avoir déposé le 22 janvier auprès du parquet de Rouen une autre plainte au nom d'un manifestant de 37 ans blessé à la jambe par ce qui selon la plainte "semble résulter de l’explosion d’une grenade (lacrymogène et assourdissante ndlr) GLI-F4", dont M. Toubon a aussi demandé la suspension de l'utilisation.
L'avocate affirme qu'"à Caen et à Rouen, les armes n’ont pas été utilisées conformément à leurs doctrines de mise en œuvre". "Le tir de LBD 40 a atteint le visage, ce qui est proscrit, tandis que dans les deux cas, les deux manifestants ne représentaient aucunement un danger pour les forces de l’ordre", selon elle.
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