L'octogénaire qui avait passé six jours avec son dentier dans la gorge en août est finalement décédé

L'octogénaire qui avait avalé son dentier en août dernier et l'avait gardé coincé dans sa gorge suite à une erreur de diagnostic est finalement décédé dans la nuit de samedi 15 au dimanche 16. L'affaire avait particulièrement intéressé les médias par son caractère surprenant. Les faits, révélés par le quotidien La Voix du Nord, remontaient au dimanche 14 août.

Roland Marrisael, un homme de 85 ans résidant à Houtkerque, non loin de Dunkerque, déjeunait avec ses amis. Au milieu du repas, il a avalé "de travers" quelque chose de dur, qu’il imaginait, dans un premier temps, être un radis. Emmené aux urgences de l’hôpital de Cambrai, le médecin qui l’a examiné lui diagnostique une "fausse route". Il l'a donc renvoyé chez lui.

Le soir m^me, l’état de Roland a empiré, et son épouse a remarqué que son dentier avait disparu. L’homme est transporté cette fois-ci par le Samu à l’hôpital de Dunkerque, où ses proches évoquaient le scénario d’une ingestion accidentelle du dentier, suggérant même une radio de la gorge. Peine perdue: les soignants n'ont pas privilégié cette piste et souhaitaient plutôt effectuer une radio des poumons. "Tous les jours, nous l'avons répété aux internes. Mais on ne nous a pas pris au sérieux" se sont plaint ses proches, mais rien n’y fera. "Il souffrait à un tel point que dès que nous essayions de toucher sa gorge, il nous repoussait. Il s'est complètement déshydraté, il ne pouvait plus boire ni manger, il avait le teint marbré" a raconté même sa belle-fille.

Ce n’est que six jours plus tard que la radio de la gorge sera passée, révélant évidemment la présence de l’objet coincé dans les cordes vocales du malheureux. Roland Marrisael a immédiatement été opéré pour lui retirer ce dentier. Il a été placé en réanimation, et a été fortement amoindri par ce problème.

La santé du vieil homme s'était rapidement dégradée. "Il ne mangeait pas, se souvient Jean-Jacques, son fils, pour la Voix du Nord . "En deux mois, il a bu l'équivalent d'une cuillère à soupe d'eau, il avait perdu 30 kilos, il s'est laissé partir". "Je ne me sens pas bien du tout", poursuit le fils de Roland. "Pour me soulager, je vais aller à l'hôpital de Dunkerque pour leur crier notre douleur. Je vais leur dire: l'assassin a réussi son coup".

Hôpital dont la direction avait évoqué, fin août, d’éventuels "comportements inacceptables", et qui a ouvert une enquête interne.