Loire-Atlantique : le médecin du Samu lui conseille "d'aller se coucher" alors qu'elle fait un AVC, elle finit handicapée

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 25 août 2017 - 13:32
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Une véhicule du SAMU en intervention.
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Le médecin du Samu aurait conseillé à la victime de l'AVC "d'aller se coucher".
©Loïc Venance/AFP
Le CHU de Nantes et son assureur ont été condamnés à verser plus de 350.000 euros de dédommagement à une habitante de Guérande en Loire-Atlantique, a rapporté ce vendredi "Le Parisien". La victime avait contacté le Samu car elle faisait un AVC et le médecin lui a conseillé "d'aller se coucher" avant de lui raccrocher au nez. Elle est devenue lourdement handicapée.

Les faits remontent à plus de sept ans. Un soir d'octobre 2010, Valérie Roux, une habitante de Guérande, en Loire-Atlantique, a été victime d'un AVC. Elle avait alors contacté le Samu pour obtenir de l'aide, sauf que les choses ne sont pas passées comme prévu pour la quadragénaire. En effet, le médecin qui a pris son appel n'a pas cru à sa demande d'aide et lui a raccroché au nez. Aujourd'hui, la femme est lourdement handicapée. Le CHU de Nantes et son assureur ont donc été condamnés à lui verser 350.000 de dédommagement, a rapporté ce vendredi 25 Le Parisien.

Le praticien n'avait effectivement pas pris cet appel au sérieux. Convaincu que ses problèmes d'élocution et ses fourmillements étaient dus à un état d'ivresse ou une dépression, il avait conseillé à la femme d'aller "se coucher" et que "ça irait mieux demain".

"Il résulte (...) des rapports des experts (...) que l'intervention de l'assistant de régulation médicale et du médecin régulateur (...) a été totalement inadaptée. Les propos tenus (...) ont été totalement dépourvus d'humanité: le premier s'est limité au strict interrogatoire administratif et le second a spontanément orienté l'interrogatoire sur la dépression et la prise d'alcool", a constaté le tribunal administratif de Nantes lors du jugement. Et de conclure: "Un interrogatoire correctement effectué aurait permis de suspecter le problème neurologique et aurait évité l'erreur concernant l'heure de début des symptômes". Les juges Nantais ont donc considéré que 30% des conséquences de l'AVC sont dus à une faute du Samu.

Aujourd'hui, Valérie Roux souffre toujours de cette histoire. En effet, la victime, qui était âgée de 41 ans au moment des faits, doit désormais suivre un traitement à vie, une séance hebdomadaire chez un kinésithérapeute et a besoin de l'assistance d'une aide ménagère deux heures par jour. Elle a également dû subir 18 mois de rééducation et réaménager plusieurs pièces de son domicile.

Elle était infirmière avant son AVC et est aujourd'hui secrétaire administrative à temps partiel au centre de rééducation et de réadaptation fonctionnelles de Pen-Bron, à Saint-Nazaire.

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