Lyubov, Kayla, Christine, Hugues, des enfants, des adultes... ils sont les victimes de l'attentat de Nice

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 18 juillet 2016 - 18:50
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Enfants, pour certains très jeunes, presque des bébés, ou adultes: les victimes de l'attentat de Nice perpétré le 14 juillet.
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Au moins 84 morts et des centaines de blessés: l'attentat de Nice, jeudi 14, a été un carnage. Mais derrière les chiffres, effarants, ces victimes étaient des enfants, des maris, des femmes, des frères, des mères, des pères. Des innocents.

Des familles en vacances, de nombreux étrangers, une enseignante, un commissaire de police mais aussi dix enfants et adolescents: voici des éléments collectés par l'AFP sur les vies fauchées par l'attentat qui a fait 84 morts jeudi 14 au soir à Nice.

- David Bonnet, 44 ans, pisciculteur. Originaire de Nérondes, dans le Cher, ce père d'une jeune fille de 21 ans s'était installé dans les Alpes-Maritimes à Roquebillière (50 km de Nice) avec sa nouvelle compagne, légèrement blessée dans l'attentat. Il était par ailleurs le fils du premier adjoint au maire de Nérondes. "C'est une famille qu'on connaît bien", a confirmé à l'AFP le maire de cette commune de 1.600 habitants, Roland Gilbert. "Tout le monde est sous le choc, je n'ai pas de mot".

- Laura B., 13 ans et demi, de Nice. "J'ai perdu ma fille jumelle", a confié son père, Jacques, à BFMTV. "Elle ressemble comme deux gouttes d'eau à sa sœur. Quand je la verrai, j'aurais l'impression de la voir", a-t-il ajouté des larmes dans la voix.

- Linda Casanova Siccardi, 54 ans, touriste suisse. Cette inspectrice des douanes se trouvait en vacances sur la Côte d'Azur avec son mari Gilles, un Français qui a survécu à l'attentat, selon la mairie d'Agno (Tessin, Sud), ville dont elle était originaire. Le couple n'avait pas d'enfant.

- Fatima Charrihi, Marocaine de 62 ans, mère au foyer de huit enfants (dont une fille morte de la varicelle à l'âge de trois ans). Elle était arrivée à Nice à l'âge de vingt ans pour rejoindre son mari maçon et avait été femme de ménage. Portant le voile, elle était décrite par son fils Hamza comme "très pieuse et pratiquante". Elle "pratiquait un islam du juste milieu. Un vrai islam (...), pas celui des terroristes", a-t-il dit à L'Express, la qualifiant dans Nice-Matin de "maman extraordinaire".

- Igor Chelechko, 47 ans, Belge, d'origine russe. Ancien militaire de l'armée soviétique, père de quatre enfants, il vivait à Nice depuis quelques mois, a indiqué à l'AFP Andrey Eliseev, l'archiprêtre de la cathédrale Saint-Nicolas de Nice. "C'était un homme pieux, qui était très positif."

- Magdalena et Marzena Chrzanowska, 21 et 20 ans, deux sœurs de nationalité polonaise. Elles étaient en vacances à Nice avec leurs deux autres sœurs qui ont survécu, a indiqué à l'AFP le Père Jan Antol, curé de leur paroisse à Krzyszkowice un village de 2.100 habitants dans le sud de la Pologne. "Elles étaient formidables, très appréciées. Elles aidaient leur père depuis qu'il était veuf. Leur mère est morte il y a quatre ans", a dit le Père Antol, ajoutant que leur père était "traumatisé".

- Sean Copeland, 51 ans, touriste américain. Ce père de famille du Texas, salarié d'une société informatique, a été tué avec son fils Brodie, âgé de 11 ans. Selon le quotidien texan American-Statesman, les Copeland passaient des vacances en famille à Nice, après avoir visité Pampelune et Barcelone, en Espagne. Le club de baseball Hill Country, à Austin, dans lequel jouait Brodie, a posté une photo du jeune garçon sur la plage de Nice, envoyée quelques heures avant l'attentat, avec ce commentaire: "Personne ne mérite ce type de destin, surtout pas une famille aussi formidable".

- Yanis C., 4 ans. Ce garçonnet facétieux et "très en avance" était "un fripon, une canaille, toujours souriant", a raconté son père Michaël à Nice Matin. Celui-ci a juste eu le temps de saisir sa femme par le bras pour éviter le camion, jeudi soir sur la Promenade des Anglais. Yanis qui jouait avec d'autres gamins à quelques mètres de là n'a pas eu cette chance. Installée à Nice depuis trois ans, la famille est originaire de Grenoble, et devrait y retourner définitivement, selon le quotidien.

- Roman Ekmaliyan, 56 ans. Géorgien d'origine arménienne, cet homme d'affaires vivait en Belgique. "C'était un homme très intelligent, dans tous les domaines, intéressé par l'histoire, la politique ... C'était utile et intéressant de discuter avec lui", se souvient l'archiprêtre de la cathédrale Saint-Nicolas de Nice, Andrey Eliseev.

- Christine Fabry, 67 ans, et son compagnon Hugues Mismack, 49 ans, venus en famille de Puget-sur-Argens (Var). La fille de Christine, Caroline Villani, 44 ans, a été blessée, son fils cadet, 14 ans, est hospitalisé dans un état critique à Nice, l'aîné André, 17 ans, est porté disparu, de même que son oncle Bruno Villani, a indiqué à l'AFP Edith Blondel, adjointe au maire de Puget-sur-Argens.

- Timothé Fournier, 27 ans, buraliste à Paris. Il est mort en protégeant sa femme, enceinte de sept mois, qu'il a poussée sur le côté juste avant que le camion le percute, a raconté à l'AFP Anaïs, l'une de ses cousines. "C'était une crème de bonté, un jeune homme rêveur mais qui était toujours là pour sa femme et son futur enfant".

- Emmanuel Grout, 48 ans, commissaire de police. Numéro 2 de la police aux frontières (PAF) des Alpes-Maritimes, en charge notamment de la gestion policière de l'aéroport de Nice Côte d'Azur, il n'était pas en service au moment de l'accident. Selon Le Point, il était venu assister au feu d'artifice avec sa compagne, elle-même commissaire de police, et la fille de cette dernière, quand il a été fauché par le camion.

- Mehdi H., 12 ans. Le jeune garçon était le fils d'un arbitre de football niçois qui a également perdu sa belle-sœur dans l'attentat. La sœur jumelle de Mehdi est dans le coma, a indiqué à l'AFP Gilles Ermani, président de la Commission des arbitres de la Côte d'Azur à la Fédération française de football.

- Kayla, 6 ans. Suisse d'origine brésilienne, la fillette habitait à Yverdon-les-Bains dans le canton de Vaud. "Repose en paix petite princesse", "j'ai toujours l'image de la petite avant les vacances super souriante, elle nous manquera beaucoup": sur la page Facebook d'un groupe d'habitants de la ville, des dizaines de messages de condoléances étaient adressés à la famille. Son père et les deux autres enfants du couple qui se trouvaient également sur place ont été "hospitalisés et choqués", selon le canton suisse. Sa mère, Elizabeth Cristina de Assis Ribeiro, était recherchée depuis jeudi. Son corps a été identifié par les autorités française, a annoncé dimanche 17 la TV Globo.

- Olfa Bent Souayah Khalfallah, jeune Tunisienne née en 1985, installée à Lyon. Selon le ministère tunisien des Affaires étrangères, elle se trouvait avec son fils de quatre ans, Killian, au moment de l'attentat. Le décès du petit garçon a été confirmé samedi 16 à son père Tahar, qui le recherchait activement depuis la nuit du drame. "Il était vif. C'était une petite bouille toujours en train de rigoler. Il savait ce qu'il voulait. C'était un gamin joyeux, capricieux aussi", a confié Patricia Patapate, une amie, à Nice-Matin.

- Bilal Labaoui, 25 ans, Tunisien. Selon le ministère des Affaires étrangères tunisien, qui a annoncé son décès sur Facebook, il était originaire de la ville de Kasserine, dans le centre-ouest du pays. D'après Le Monde, il se trouvait en compagnie de son grand frère Walid lorsque le camion a surgi. Son frère, indemne, a veillé son corps toute la nuit.

- Robert Marchand, 60 ans, était président et entraîneur du club d'athlétisme de Marcigny en Saône-et-Loire, dont il était originaire. Marié et père d'une fille, il devait assister vendredi à un meeting d'athlétisme à Monaco avec d'autres membres de son club, sortis indemnes de l'attaque. Le maire de Marcigny, Louis Poncet, décrit à l'AFP "un homme très dévoué, qui portait les valeurs du sport et qui les inculquait à tous les enfants qu'il entourait. Il a porté notre petit club d'athlétisme à un haut niveau".

- Natalia Otto, 57 ans, résidant en Belgique. Cette Kazakhe d'origine russe, enseignante à l'école paroissiale d'Anvers, avait deux filles, dont l'une vivait à Nice. Philologue de formation, "Natalia était une femme très intelligente et gentille, très bonne, très croyante", selon l'archiprêtre de la cathédrale Saint-Nicolas de Nice, Andrey Eliseev.

- Lyubov Panchenko, 59 ans, sa fille Marina Panchenko, 33 ans, originaires de Pavlodar au Kazakhstan, et sa petite-fille Silvia, 2 ans et demi, née en France, ont péri dans l'attentat, a indiqué à l'AFP le consul Bolat Otegen. "Trois anges nous ont quittés", a confirmé une amie de Marina sur Facebook.

- Michaël Pellegrini, 28 ans, professeur d'économie au lycée privé des Récollets, à Longwy (Meurthe-et-Moselle). Sur Twitter, des élèves ont salué sa mémoire, en publiant des photos le montrant riant aux éclats dans sa salle de classe. "On perd un collègue. Ce n'est pas un manque, c'est un trou béant que l'on n'arrivera pas à reboucher de sitôt", a confié l'un de ses collègues.

Lors du drame, le jeune homme se trouvait avec six membres de sa famille, dont cinq sont décédés. Parmi eux: sa mère, Véronique Lyon, assistante maternelle de 55 ans, et ses grands parents maternels, François et Christiane Locatelli, 82 et 78 ans. C'était "une famille estimée, connue, impliquée dans la vie associative", a déclaré Gérard Didelot, maire d'Herserange, localité de la banlieue de Longwy où ils vivaient.

Les deux dernières victimes, Gisèle et Germain Lyon, sont les beaux-parents de Véronique. Agés de 68 et 63 ans, ils vivaient à Bram, dans l'Aude, et étaient "venus passer une soirée en famille", a raconté la maire de Bram, Claudie Méjean, sur la page Facebook de la municipalité. Leur fils Christophe, ancien président du club de rugby de Longwy, installé à Gattières, près de Nice, est le seul survivant de cette famille: il a perdu dans l'attentat son épouse, ses parents, ses beaux-parents et le fils de son épouse, issu d'une première union.

- Mino Razafitrimo, 31 ans, assistante de direction. Installée dans la région niçoise depuis 12 ans, cette mère de famille originaire de Madagascar était venue assister au feu d'artifice avec ses deux enfants, âgés de quatre et six ans. "Tous deux ont survécu", a précisé à l'AFP un proche de la victime, qui précise que la jeune femme était une personne "joyeuse" et "très impliquée au sein de la communauté malgache de Nice".

- Zahia Rahmouni, 70 ans, retraitée algérienne. Originaire de Constantine (est), elle était en visite à Nice chez sa fille, selon les autorités algériennes. Sa fille et son petit-fils, présents aux côtés de la septuagénaire pour le feu d'artifice, ont échappé de peu à la mort, selon des médias algériens: quelques secondes avant le passage du camion, le petit garçon aurait en effet échappé à la vigilance de sa mère, qui aurait couru pour le rattraper, s'éloignant ainsi du lieu de l'accident.

- Viktoria Savtchenko, 20 ans, touriste russe. La jeune fille étudiait à l'Université des Finances auprès du gouvernement russe, à Moscou, a indiqué l'établissement dans un communiqué. Elle se trouvait à Nice en vacances avec une amie, étudiante dans la même université. Cette dernière a été blessée aux jambes "sans que son pronostic vital ne soit engagé", d'après le site russe Novosti-24.

- Laurence Tavet, 49 ans. Cette Française mariée à un Algérien originaire de Khenchela, a été tuée avec ses deux petits-enfants, dont Yanis, 7 ans, venus lui rendre visite pour les vacances, a indiqué le ministère algérien des Affaires étrangères.

- Mohamed Toukabri, quinquagénaire tunisien. Originaire de Béja (nord du pays), il travaillait comme mécanicien à Nice, selon le ministère tunisien des Affaires étrangères.

- Amie V., 12 ans, fille d'un journaliste du magazine Ressources. Ce magazine, basé à Nice, a annoncé sur sa page Facebook la mort de l'adolescente: "Toute notre équipe est sous le choc. Les mots dont nous sommes censés être les spécialistes sont soudain vidés de sens".

- Nicolas Leslie, 20 ans, étudiant américain à l'Université de Berkeley porté disparu depuis jeudi soir. Il faisait partie d'un programme de cours d'été avec 84 autres étudiants. "C'est une nouvelle tragique, dévastatrice", a réagi l'institution en confirmant son identification. Trois autres étudiants participant au programme ont été blessés.

 

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