Mont-Blanc : 33 touristes coincés dans des télécabines, les opérations de secours reprennent
Trente-trois touristes, dont un enfant de dix ans, passent une nuit de jeudi 8 à ce vendredi 9 vertigineuse, bloqués dans un téléphérique à plusieurs centaines de mètres au-dessus des glaciers du Mont-Blanc, dans les Alpes françaises, à la suite d'un incident technique inexpliqué. Ces "naufragés du vide" ne devraient pas être secourus avant vendredi matin, à partir de 06h30 (04h30 GMT) si les conditions météorologiques le permettent, a annoncé le préfet du département de Haute-Savoie (sud-est), Georges François Leclerc, lors d'une conférence de presse.
Ils sont coincés depuis un incident intervenu à 15h40 (13h40 GMT) sur ce téléphérique de 5 km de long qui relie l'Aiguille du Midi (3.842 mètres) à la Pointe Helbronner (3.462 mètres). Soixante-dix-sept autres personnes, qui étaient elles aussi coincées, ont pu être évacuées: 48 treuillées par hélicoptère et une trentaine, situées dans des cabines plus proches du sol, qui ont été descendues en rappel par les secours. Douze personnes ont notamment été évacuées en rappel tard dans la nuit par les secouristes italiens, a indiqué le préfet à l'AFP. Quatre hélicoptères, français et italien, avaient été mobilisés pour l'opération d'évacuation héliportées commandée par le peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de Chamonix (sud-est).
"Nous avons été obligés d'interrompre les opérations à 20h45 (18h45 GMT)" pour des raisons de sécurité, la nuit et la météo rendant les hélitreuillages trop dangereux, a précisé le préfet qui ne pouvait plus "garantir la sécurité des pilotes, des secouristes et des personnes dans les télécabines". "Nous espérons pouvoir évacuer tout le monde (vendredi) matin à la première heure. Nous avons fait tout ce qu'il était possible de faire" ce soir, a-t-il ajouté, évoquant une "opération très complexe".
Cinq secouristes, trois gendarmes français et deux Italiens, ont été acheminés auprès des naufragés pour leur venir en aide durant la nuit. Un gendarme a notamment été déposé dans une cabine qui abrite un enfant de dix ans. Les touristes bloqués disposent aussi de couvertures de survie, de barres énergétiques et de bouteilles d'eau, placés en permanence dans les cabines. Les secouristes n'ont cependant pas pu prendre position dans deux grappes de trois télécabines (de quatre places) qui se retrouvent donc "orphelines", selon l'expression du préfet.
C'est un croisement de câbles intervenu "pour des raisons inexpliquées", mais sans doute dû à une rafale de vent, qui a bloqué ce téléphérique construit dans les années 1950, selon Mathieu Dechavanne, PDG de la compagnie du Mont-Blanc. Les employés de la compagnie ne parvenant pas à décroiser les câbles, une opération d'évacuation a commencé vers 17h00 (15h00 GMT) les personnes hélitreuillées ont été déposées à la pointe Helbronner, du côté italien du Mont-Blanc, avant d'être ramenées à Chamonix ou ailleurs.
"La dernière heure a été très, très longue. On a appelé la compagnie (du Mont-Blanc, NDR) qui nous a expliqué que trois câbles s'étaient emmêlés et il n'en restait plus qu'un à défaire mais ils n'ont pas réussi", a raconté un des touristes secourus à la radio France Bleu Pays de Savoie. Là haut, "on essaie d'évacuer mais c'est très difficile. J'ai dû fermer les yeux pendant un bon moment pour essayer de passer à autre chose", a-t-il ajouté.
Ce téléphérique surplombe la Vallée Blanche et le glacier du Géant des itinéraires de ski de haute montagne prisés, avec par endroits quelque 400 mètres de vide. En décembre 2011 à Tignes, également dans les Alpes françaises (sud-est), une quarantaine de personnes avaient été bloquées pendant près de sept heures dans le téléphérique de la Grande-Motte, tombé en panne. Elles avaient été évacuées par les secouristes à l'aide de cordes par une trappe située dans le plancher des cabines, qui se trouvaient à une quarantaine de mètres du sol.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.