Montpellier : le doyen Philippe Pétel démissionne après les violences contre les étudiants à la fac de droit
Directement mis en cause après la violente agression par des hommes cagoulés contre des étudiants qui occupaient un amphithéâtre de la faculté de droit à Montpellier jeudi 22, le doyen Philippe Pétel a donné sa démission. Au moins trois étudiants avaient été hospitalisés après avoir reçu des coups de matraque et de bâton de la part de ce qui a été décrit part les victimes comme "une milice fasciste".
Parallèlement à cette démission révélée par Le Monde, le ministère de l’Enseignement supérieur a missionné une enquête pour faire la lumière sur les faits. Par ailleurs, le parquet de Montpellier a ouvert une enquête judiciaire pour fait de violences en réunion et avec arme.
Voir: Étudiants violentés à Montpellier - le doyen accusé d'avoir envoyé sa "milice"
"La démission du doyen est un premier élément qui doit contribuer à l’apaisement sur le site", a expliqué au quotidien le président de l’université, Philippe Augé.
[Communiqué] Le Président de l'Université de Montpellier a reçu hier soir la démission de Philippe Pétel de ses fonctions de Doyen de la Faculté de Droit et de Science Politique à compter de ce jour 00h. Il l’a acceptée. - https://t.co/YQzFuwIBMc pic.twitter.com/FQ96vpXMVk
— Université de Montpellier (@umontpellier) 24 mars 2018
Une étudiante gréviste a assuré sur Facebook avoir vu Philippe Pétel "ouvrir la porte à ces hommes", désigner les "cibles" et ensuite s'enfermer avec les assaillants.
Lire aussi - Violences contre les étudiants à l'université de Montpellier, le doyen donne sa version (vidéo)
Contacté vendredi 23 par France-Soir, Philippe Pétel a "nié totalement" avoir permis à un groupe d'individus masqués et armés d'entrer dans l'université pour y expulser violement quelques dizaines d'étudiants grévistes. Pour Philippe Pétel, la situation s'est enflammée lorsque "nos étudiants se sont retrouvés en position de force. Je pense qu'ils ont reçu le renfort de quelques copains". C'est alors qu'une quinzaine d'individus cagoulés et armés sont entrés dans l'amphithéâtre pour expulser ses occupants avec une rare violence.
Le doyen a expliqué à France 3 être "très fier de ses étudiants". Au journal Libération, il s'est fait plus précis: "Parmi les personnes cagoulées, oui, c'est possible qu'il y ait eu un prof de droit, c'est possible, les gens de la fac défendaient leur fac", a-t-il affirmé.
Des propos polémiques immédiatement dénoncés par les étudiants présents sur place et leurs soutiens et qui ont surement pesé lourds dans la démission du doyen. La faculté, fermée à la suite des événements, doit rouvrir en début de semaine. Un administrateur provisoire a été nommé.
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