Mort de Clément Méric : les mères s'organisent et poursuivent le combat

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La rédaction de France-Soir
Publié le 04 septembre 2018 - 13:28
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Des sympathisants d'extrême gauche défilent le 2 juin 2018 à Paris en hommage à Clément Méric
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© JACQUES DEMARTHON / AFP
Après la mort de Clément Méric sa mère, Agnès, s'est engagée dans la lutte antifasciste.
© JACQUES DEMARTHON / AFP
Le procès des agresseurs présumés de Clément Méric, jeune militant antifasciste mort en juin 2013, débute ce mardi à Paris. L'étudiant est devenu un martyr. En France, en Italie et en Espagne, les mères des victimes des violences d'extrême-droite s'organisent désormais pour poursuivre le combat de leurs enfants.

Le 5 juin 2013, Clément Méric était tué dans une rixe entre militants antifascistes, dont il faisait partie, et skinheads. Le procès de trois de ses agresseurs présumés débute ce mardi 4 à Paris.

Deux d'entre eux, Esteban Morillo et Samuel Dufour, comparaissent pour violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Alexandre Eyraud est lui poursuivi pour violences aggravées.

Aujourd'hui, le nom de Clément Méric est devenu le symbole de l'antifascisme mais aussi des "violences de l'extrême droite". Et si lui, comme d'autres jeunes en Europe, en Italie et en Espagne notamment, ne peut plus faire valoir ses idées, sa mère a pris le relais.

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Celle qui a découvert l'engagement antifasciste de son fils à sa mort lutte notamment aux côtés de Geneviève Bernanos: la mère d'Antonin Bernanos, condamné à de la prison ferme (et relâché en avril dernier) pour des violences envers des policiers au printemps 2016. Avec d'autres mères de victimes de violences d'extrême-droite ou policières, Agnès Méric a mis en place le Collectif des Mères solidaires.

En plus de condamner les agissements des néonazis et autres extrémistes, les mères solidaires pointent aussi du doigt "les Etats européens" qui sont "directement ou indirectement responsables" des violences subies par leurs enfants.

"Nos enfants engagés dans diverses luttes sociales et politiques sont frappés, arrêtés, condamnés, et pour certains tués, par les autorités étatiques ou par des fascistes", dénonce ainsi le Collectif des mères solidaires dans un appel mis en ligne sur sa page Facebook.

Le collectif soutient différentes organisations, comme l'Action antifasciste Paris-Banlieue, et participe à des événements, manifestations ou conférences. Le procès des agresseurs présumés de Clément Méric est donc un moment particulièrement important dans cette lutte.

Le groupe a déjà organisé déjà une prise de parole en juin dernier à Paris en souvenir du jeune militant et en compagnie d'une autre association de mères romaines.

Le collectif invite également les sympathisants antifascistes à assister au procès des trois skinheads, dont les audiences sont publiques, chaque jour dès ce mardi au Palais de justice de Paris, sur l'Ile de la Cité.

Les mères solidaires espèrent "que la vérité soit dite publiquement sur les circonstances de la mort de Clément et que la dimension politique de ce crime soit clairement mise en évidence".

Bagarre qui aurait dérapé pour les militants d'extrême droite ou meurtre politique pour les antifascistes, c'est la justice qui devra trancher dans cette affaire qui s'ouvre sous haute tension et pour laquelle la mère de la victime est maintenant engagée.

Le début procès a cependant été reporté à ce mardi après-midi en l'absence de l'un des accusés. La cour espère retrouver Samuel Dufour avant 13h45 pour que les audiences puissent se tenir.

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