Paris : deux élus Les Républicains interdisent l'accès d'un gymnase à des réfugiés qui devaient s'y installer
Beaucoup de tensions mercredi 29 autour du gymnase des Cévennes située dans le XVe arrondissement de Paris. Des élus du parti Les Républicains ont joué au service d'ordre en interdisant physiquement l'accès du bâtiment à des migrants soudanais, érythréens et maliens, qui devaient s'installer sur place à la suite à une énième évacuation du campement de la halle Pajol dans le XVIIIe arrondissement.
Dans le rôle des vigiles, rien de moins que Philippe Goujon, député-maire les Républicains de l'arrondissement et l'ancien ministre et également député de la circonscription, Jean-François Lamour. Ces derniers ont ainsi barré "physiquement l’entrée du gymnase" selon un communiqué de la Mairie de Paris. Et d'ajouter: "des mots vifs ont été prononcés, des coups de pieds auraient même été donnés dans les baluchons de réfugiés". Selon un témoin de la scène, Philippe Goujon "s'est adressé à l’ensemble des gens sur place comme à des chiens, sans aucune politesse".
Anne Hidalgo a dénoncé le comportement des élus de l'arrondissement."Nous sommes dans un Etat de droit: lorsqu'une décision préfectorale est prise, celle-ci doit pouvoir s'appliquer. La liberté d'opinion est une chose, ne pas respecter les représentants de l'Etat en est une autre", a réagi la maire de Paris dans un communiqué.
De leur côté, les élus du XVe se défendent et nient toute violence. "Il n'y a eu aucun coup échangé, juste des propos véhéments. Disons qu'on a fait entendre notre voix", a expliqué Jean-François Lamour, précisant: "on leur a juste demandé de partir." Selon le député LR de l'arrondissement, la colère des élus est justifiée car ni la mairie de Paris, ni le préfet n'ont prévenu que l'enceinte sportive allait être réquisitionnée: "on nous a mis devant le fait accompli".
Réponse de l'Hôtel de ville: "nous avons averti les personnels de gymnase et les élus dès que la préfecture a fait part de son intention de réquisitionner les gymnases". Et, Jean-François Martins, adjoint aux Sports à la mairie de Paris d'ajouter: "la mairie d’arrondissement n’est propriétaire de rien, c’est à la mairie de Paris qu’appartiennent ces locaux. Légalement, personne n’est tenu de le prévenir".
A noter que dans le XIIIe, l’hébergement temporaire de réfugiés au gymnase Kellermann semble s’être déroulé sans encombre. Après cette expulsion manu militari par les élus LR, les réfugiés soudanais, érythréens et maliens ont été redirigés vers un autre gymnase du XVe.
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