Patrick Henry, l'un des plus vieux prisonniers de France, devrait prochainement être libéré (vidéo)
Il est l'un des plus vieux prisonniers de France et il avait échappé de peu à la peine de mort en 1977. Patrick Henry, 64 ans, condamné à la prison à perpétuité pour le meurtre d'un petit garçon en 1976, devrait sauf surprise être prochainement libéré. Il est en effet atteint d'un cancer à évolution rapide. Une requête pour que l'homme soit libéré pour raisons médicales a été déposée et sera examinée le 12 septembre par le tribunal d'application des peines de Melun. Dans les faits, Patrick Henry ne dort déjà plus en prison, il est soigné depuis mai à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris.
Le 30 janvier 1976, Patrick Henry, jeune commerçant en faillite (il tenait un magasin de bricolage) de seulement 22 ans kidnappe le petit Philippe Bertrand, sept ans, à Troyes, à la sortie de son école. Son but? Demander aux parents une rançon, sans doute inspiré par une série de fait divers où des rapts d'enfants s'étaient terminés par le versement d'argent aux ravisseurs.
Arrêté une première fois, puis relâché, les forces de l'ordre l'appréhendent une seconde fois le 17 février et découvrent l'indescriptible dans la petite chambre de l'hôtel où il réside: sous son lit gît le corps du petit Philippe. Se sentant sans doute traqué par la police et réalisant qu'il ne toucherait pas de rançon, Patrick Henry a exécuté le malheureux enfant. Outre l'horreur du crime, l'opinion publique sera choquée par quelques détails sordides, comme le fait que Patrick Henry après avoir tué le petit Philippe et mis le corps sous son lit est parti quelques jours en vacances au ski, et tentera le tout pour le tout à son retour en exigeant de nouveau la rançon, alors que le cadavre du garçon se décompose dans sa chambre.
(Voir ci-dessous l'annonce à la télévision –restée marquante– de la mort du petit Philippe)
Le procès de Patrick Henry restera un moment important de l'histoire pénale française. Défendu notamment par Robert Badinter, l'assassin se retrouvera malgré lui au cœur d'un débat sur la peine de mort. Il échappera à la peine capitale en étant condamné à la perpétuité.
Détenu au bon comportement, il est libéré une première fois en 2001. Mais sa libération conditionnelle est révoquée en 2003 après une obscure affaire de stupéfiants lors de laquelle Patrick Henry a joué les passeurs de cannabis entre le Maroc et l'Espagne. Il retourne en prison. Depuis cette date, toutes ses demandes de remise en liberté conditionnelle ont été refusées. Pour sa dernière demande, le parquet de Melun a annoncé qu'il serait favorable à la libération d'un Patrick Henry mourant.
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