Reims : le bar-tabac fait faillite, le patron accuse le plan Vigipirate et assigne l'Etat
Le plan Vigipirate et par conséquent l'Etat peuvent-il être tenus pour responsables de la faillite d'un commerce? La justice devrait avoir à se prononcer sur la question après qu'un ex-patron de bar-tabac de Reims a été contraint de fermer, selon lui en raison des mesures de sécurité mises en place à proximité de son établissement.
L'affaire trouve son origine dans les attentats contre Charlie Hebdo, de Montrouge et de l'Hyper Cacher en janvier 2015. Le gouvernement avait alors renforcé le plan Vigipirate et accentué la surveillance des lieux considérés comme sensibles, parmi lesquels les lieux de culte.
Or le bar Le Clovis se trouvait à proximité directe de la synagogue de Reims. La présence continue de véhicules et de soldats dans un climat d'inquiétude, associée à une interdiction de stationner aux alentours, auraient selon le plaignant dissuadé la clientèle de venir et ainsi plombé son chiffre d'affaires, le menant à la faillite.
"Personne n'avait le droit de s'arrêter: il y avait des barrières partout (pendant) cinq-six mois. Ça a plombé le chiffre d'affaires. Je me suis retrouvé sans boulot, sans bistrot, sans appartement, sans rien du tout", a-t-il confié à RTL.
Le propriétaire a finalement dû déposer le bilan. Il a donc fait appel à un avocat et assigné l'État devant le tribunal de Châlons-en-Champagne en réparation d'un préjudice qu'il estime à 400.000 euros. Il s'appuie notamment sur le rapport d'expertise qu'il a commandé et selon lequel le bar-tabac perdait entre 28.000 et 30.000 euros de chiffre d'affaires par mois à cause du plan Vigipirate.
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