Salah Abdeslam : découvrez un extrait du contenu de sa première audition

Lors de son audition du 19 mars dernier, consultée par BFMTV, Salah Abdeslam aurait expliqué "avoir loué des voitures et des hôtels à la demande" de son frère Brahim. En parallèle, l'ex-fugitif aurait assuré que "le responsable" des attentats de Paris est "Abdelhamid Abaaoud".

On en sait désormais un peu plus sur le contenu de la première audition de Salah Abdeslam. D'après un extrait du compte rendu, que s'est procuré BFMTV, l'ex-fugitif aurait affirmé aux enquêteurs belges, le 19 mars dernier (au lendemain de son arrestation), "avoir loué des voitures et des hôtels à la demande" de son frère Brahim, le kamikaze du Comptoir Voltaire. Selon ses propos, c'est lui qui l'aurait incité à participer aux attaques. Son frère aîné lui aurait ainsi "remis sa ceinture explosive" dans la planque de Bobigny en vue de l'opération mais aussi de l'argent afin de "payer des choses pour préparer ces attentats".

S'il aurait malgré tout reconnu son rôle logistique dans la préparation des tueries de Paris, Salah Abdeslam, désormais en détention à la prison de Bruges, aurait toutefois assuré que le véritable "responsable" des attentats n'est autre que "Abdelhamid Abaaoud", tué lors de l'assaut mené à Saint-Denis.

"Je le sais via mon frère Brahim. C'est lui qui m'a expliqué que Abaaoud était le responsable (...) J'ai vu Abaaoud à Charleroi la nuit du 11 au 12 novembre 2015. C'est la seule fois que j'ai vu Abaaoud de ma vie", aurait-il notamment déclaré. Seulement voilà: son discours aura probablement du mal à convaincre les enquêteurs, Abdeslam et Abaaoud ayant été condamnés ensemble en Belgique en 2010 pour braquage.

Non muré dans son silence, Salah Abdeslam est également revenu sur le déroulé des opérations le soir du 13 novembre. Ce soir là, il aurait renoncé à se faire exploser dans le Stade de France, comme le prévoyaient les terroristes. "Je devais rentrer comme un client dans le stade de France. Toutefois, je n'avais pas de billet", a-t-il notamment déclaré avant d'ajouter: "toutefois, j'ai renoncé lorsque j'ai stationné le véhicule. J'ai déposé mes 3 passagers, puis j'ai redémarré. J'ai roulé au hasard".

Parmi les personnes présentes dans son véhicule, Abdeslam aurait admis connaître Bilal Hadfi, les deux autres étant des "Irakiens" inconnus de lui. Puis aurait affirmé ne pas connaître non plus le commando du Bataclan. Plus tard, il aurait également avoué ne pas de lien avec Najim Laachraoui, soupçonné d'être l'artificier du 13 novembre et kamikaze de l'aéroport de Zaventem à Bruxelles.

Défendu par Sven Mary, Salah Abdeslam souhaite désormais "partir en France le plus vite possible", a fait savoir jeudi son avocat. Pourtant, juste après son arrestation, il avait expliqué ne pas vouloir être transféré dans l'Hexagone.