Salah Abdeslam voulait se faire exploser, confirme François Molins
Au lendemain de l'arrestation de Salah Abdeslam, suspect-clé des attentats du 13 novembre, le procureur de Paris, François Molins, a tenu une conférence de presse ce samedi 19 à 18h30. "Cette interpellation est bien sûr un immense soulagement pour tous en particulier pour les familles des victimes vers qui vont mes premières pensées", a tout d'abord tenu à déclarer le procureur de Paris avant de saluer "la coopération exemplaire entre magistrats et enquêteurs belges et français".
Inculpé en Belgique pour "meurtres terroristes et participation aux activités d'un groupe terroriste" et placé en détention provisoire, Salah Abdeslam a commencé à parler lors de ses premiers interrogatoires, affirmant qu'il s'opposerait à sa remise aux autorités françaises, selon son avocat. Pour le procureur, ce refus va allonger la procédure mais la décision sur sa remise à la France interviendra bien dans les trois mois à venir.
Concernant son implication dans les attaques de Paris et Saint-Denis, "Salah Abdeslam est un acteur-clé". Soupçonné d'avoir eu un rôle central dans la constitution des commandos du 13 novembre, il a "multiplié les déplacements en Europe au cours de l'été dernier". Il s'est notamment rendu en Grèce, en Italie, en Hongrie, aux Pays-Bas et en Allemagne et serait donc fortemment impliqué dans l'arrivée de différents terroristes en Europe. Le procureur a ensuite insisté sur son rôle de logisticien: achat de 12 déclencheurs à distance et d'eau oxygénée, éléments qui auraient pu permettre de fabriquer des ceintures d'explosifs. Il a également loué des véhicules qui ont servi à transporter les membres du commando du Stade de France et l'un des appartements des auteurs des attentats.
Puis, alors que le ministère de la Justice française a déclaré ce samedi dans un communiqué avoir émis "un nouveau mandat d’arrêt européen" à l’encontre de Salah Abdeslam, François Molins a confirmé qu'il voulait "se faire exploser au Stade de France" le soir des attentats mais qu'il a fait "machine arrière". "Ces premières déclarations, qu'il faut prendre avec précaution, laissent en suspens toute une série d'interrogations sur lesquelles Salah Abdeslam devra s'expliquer", a-t-il ajouté évoquant par la suite sa présence dans le XVIIIe arrondissement de Paris, le soir de la tuerie. Les enquêteurs doivent désormais déterminer si une action kamikaze devait avoir lieu à cet endroit de la capitale, comme le laissait entendre la revendication de l'Etat islamique.
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