Salvador : une étudiante violée condamnée à 30 ans de prison pour avoir accouché d'un enfant mort-né
L'affaire est vécue comme une profonde injustice par la victime et ses soutiens. Au Salvador, en Amérique Centrale, une jeune fille de 19 ans vient d'être condamnée à une peine de 30 ans de prison pour meurtre mercredi 5. Après avoir été violée, elle avait fait un déni de grossesse et son bébé était mort-né, rapporte le site elsalvador.com.
Depuis 1998, il est strictement interdit d'avorter au Salvador, petit pays d'Amérique centrale d'un peu plus de 6 millions d'habitants en grande majorité catholiques. Même dans le cas d'une grossesse consécutive à un viol, ou en présence d'un danger pour la mère et l'enfant. Des peines allant jusqu'à 40 ans de prison sont prévue en cas d'avortement.
L'étudiante, qui avait 18 ans au moment des faits, avait accouché le 6 avril 2016 dans la salle de bain de son modeste logement d'une commune rurale, à huit de mois de grossesse. Selon son témoignage rapporté par le collectif, le bébé était mort-né. Sa grossesse était due à un viol qu'elle n'avait pas dénoncé à la police en raison de menaces à sa famille. Avant cette grossesse non désirée, la jeune fille a été violée pendant de longs mois par un homme appartenant à un gang.
Elle a été condamnée à 30 ans de prison pour le meurtre du foetus, alors qu'elle a assuré qu'il était mort-né. Mais la juge a estimé qu'elle l'avait elle-même jeté aux toilettes après son accouchement. L'autopsie a prouvé que le fœtus avait succombé à une pneumonie.
Actuellement, 17 femmes sont incarcérées dans ce pays d’Amérique centrale pour avortement, classé homicide avec circonstances aggravantes.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.