Stéphane Richard, ex bras droit de Lagarde, absent du procès de la patronne du FMI
L'ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde à Bercy et actuel PDG d'Orange Stéphane Richard "a décidé" de ne pas témoigner au procès de la patronne du Fonds monétaire international (FMI) devant la Cour de justice de la République (CJR), a annoncé ce mercredi 14 son avocat.
M. Richard, considéré comme l'un des hommes-clés dans l'affaire de l'arbitrage Tapie qui vaut à Mme Lagarde d'être jugée, est lui-même mis en examen dans le volet non ministériel de l'enquête.
Cela lui donne "le droit de se taire" et ferait de lui "un sous-témoin", a souligné Me Jean-Etienne Giamarchi devant la CJR où il devait initialement être entendu dans la matinée. "Il n'y avait que de mauvaises solutions", a dit l'avocat, en assurant qu'il avait dû dissuader son client de venir.
Il a proposé à la Cour de recevoir plutôt une déposition écrite de M. Richard, mais cette demande a été sèchement rejetée. Dans ce texte, transmis à la presse, l'actuel patron d'Orange se dit désormais convaincu que l'arbitrage Tapie a donné lieu à des "manoeuvres inacceptables", mais assure qu'il a, avec Mme Lagarde, toujours voulu "servir l'intérêt public".
Le procureur général Jean-Claude Marin a remarqué que la loi permettait certes de faire venir de force un témoin, mais souligné que M. Richard "n'en était pas un", au sens juridique. La présidente Martine Ract-Madoux a "pris acte" de cette décision sans cacher son mécontentement. "C'est tout à fait son droit de ne pas se présenter", a-t-elle dit, en regrettant toutefois que cette annonce arrive à la dernière minute.
Pour préserver sa propre défense dans l'enquête sur l'arbitrage controversé, M. Richard aurait en effet témoigné sans prêter serment, et aurait pu refuser de répondre à certaines questions. La confrontation n'en était pas moins très attendue.
Mme Lagarde, accusée de "négligence" pour avoir autorisé un arbitrage très favorable à Bernard Tapie en 2008, et ayant coûté quelque 400 millions d'euros au contribuable, insiste depuis le début du procès lundi sur la "confiance" qu'elle portait à son directeur de cabinet pour le traitement de ce dossier. L'audience se poursuivait mercredi avec le témoignage de Bruno Bézard qui, à l'époque des faits, occupait un poste-clé à Bercy, celui de dirigeant de l'Agence des participations de l'Etat (APE).
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