Suicide à l'hôpital Georges Pompidou : Hirsch défend la directrice de l'établissement
Martin Hirsch, directeur général de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), a défendu lundi 13 au soir la directrice de l'hôpital Georges Pompidou, "objet d'attaques infondées" depuis le suicide fin 2015 d'un cardiologue de l'établissement, victime, selon ses proches, de harcèlement moral. Le 17 décembre 2015, le cardiologue Jean-Louis Mégnien, 54 ans, s'était jeté par la fenêtre du 7e étage de l’hôpital européen Georges Pompidou (HEGP), où il était revenu travailler depuis trois jours, après neuf mois d'arrêt maladie.
Selon l'association Jean-Louis Mégnien, fondée par plusieurs de ses collègues, le professeur était victime de harcèlement de la part de sa hiérarchie. Son épouse a déposé une plainte pour harcèlement moral auprès du parquet de Paris, qui a ouvert une information judiciaire le 19 février. La directrice de l'hôpital "Anne Costa a fait l’objet d’attaques infondées, parfois avec des procédés déloyaux", a déclaré Martin Hirsch à l'occasion de l'inauguration d'une nouvelle plateforme de chimiothérapie à l'HEGP, souhaitant lui "rendre hommage".
"Contrairement aux allégations mensongères", Mme Costa "n'est pas mise en cause personnellement, le rapport (de l'Inspection générale des affaires sociales NDLR) ne l'accuse en aucune manière de harcèlement et aucune recommandation du rapport ne préconise, de près ou de loin, de sanctionner son comportement ou de prendre des mesures administratives à son encontre", a insisté M. Hirsch. Dans une synthèse publiée le 16 septembre, l'Igas, saisie par la ministre de la Santé, avait pointé des manquements dans le traitement du conflit parmi lesquels "l'absence de signalement" sur la souffrance du cardiologue. En raison du respect de la vie privée et de la confidentialité des personnes entendues dans l'affaire, la totalité du rapport n'a pas été rendue publique.
Le directeur général de l'AP-HP a expliqué lundi avoir "encouragé Anne Costa à demander une mobilité" après avoir eu connaissance du rapport, "non pas pour la sanctionner, mais pour qu'elle ne reste pas une cible vivante et qu'on profite de la première occasion pour l'accuser de crimes qu'elle n'aurait pas commis". Elle rejoint la direction du groupe hospitalier Paris Ouest Ile-de-France. Réfutant l'image "d'un hôpital maudit", il a fustigé ceux qui "préfèrent mettre du sel sur les plaies que de contribuer à les soigner".
Dans la nuit du 5 février, un infirmier s'était défenestré de l'hôpital. Selon les premiers éléments de l'enquête, le motif semble être un problème personnel. Par ailleurs, le 1er février un patient avait été retrouvé mort trois jours après sa disparition.
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