Info FranceSoir - Paris : un infirmier se défenestre à l'hôpital Georges-Pompidou
Les équipes médicales de l'hôpital Georges-Pompidou (HEGP) sont sous le choc. Un infirmier de cet établissement hospitalier, situé dans le XVe arrondissement de la capitale, s'est donné la mort dans la nuit de dimanche 5 à ce lundi 6, en se défenestrant depuis le 8e étage du bâtiment. "Cet infirmier travaillait habituellement en équipe de suppléance de nuit. Il n’était pas de service cette nuit-là. Sa compagne a été reçue dans la nuit", a précisé l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). dans un communiqué. Martin Hitch, directeur général de l'AP-HP, doit présidé en fin de matinée un comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) extraordinaire de l’Hôpital Européen Georges Pompidou en fin de matinée.
Une enquête est diligentée par la Direction de l’HEGP et la cellule d’analyse des suicides est saisie, en lien avec les représentants du CHSCT.
Il s'agit du second suicide dans cet hôpital réputé en moins de 14 mois, suivant le même modèle. En effet, le professeur Jean-Louis Mégnien, 54 ans, s'était défenestré du 7e étage le 17 décembre 2015. Le jour du drame, ce spécialiste avait repris le travail depuis seulement trois jours, après neuf mois d’arrêt maladie pour dépression.
Des mails échangés entre le médecin et ses collègues, révélaient notamment qu’il subissait un harcèlement quotidien de la part d’une partie de ces confrères, et qu’il aurait été mis "au placard". Les infirmiers et le personnel administratif auraient même eu pour consigne de ne plus lui adresser la parole.
Suite à ce drame, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, avait saisi en février 2016 l'Inspection générale des affaires sociales (Igas), à l'issue d'une enquête menée par la direction de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) qui avait révélé des "dysfonctionnements".
L'Igas avait alors énuméré "cinq manquements de portée inégale" dans le traitement du conflit qui a conduit au suicide du médecin. Le rapport dénoncait, entre autre, "l'absence de réunion de l'ensemble des protagonistes et d'analyse" lorsque les premiers conflits avaient suergi en octobre 2013, puis "l'absence de signalement et l'alerte tardive sur la souffrance du Pr Mégnien en novembre 2014". Ces défaillances qui n'avaient "pas permis à la direction de saisir la médecine du travail, ni la médecine de prévention" de la faculté de médecine dont dépendait le professeur en cardiologie.
Son épouse avait d'ailleurs déposé une plainte auprès du parquet de Paris, qui avait ouvert le 30 décembre une enquête préliminaire pour "harcèlement moral".
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.