Surveillance des frères Abdeslam : la police des police belge dénonce des manquements

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 26 avril 2016 - 21:48
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Salah Abdeslam, suspect clé des attentats terroristes du 13 novembre.
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©DSK/Police nationale/AFP
Salah Abdeslam a été capturé le 18 mars dans la commune bruxelloise de Molenbeek.
©DSK/Police nationale/AFP
D'après un rapport controversé communiqué ce mardi par la police des polices belge, Brahim et Salah Abdeslam n'ont pas été assez biens surveillés en Belgique. Leurs noms serait en effet ressortis plusieurs fois avant les attentats de Paris, sans que les enquêteurs aient les moyens de suivre l'affaire de trop près.

La police belge n'a pas assez bien surveillé les frères Abdeslam. C'est le constat d'un rapport émanant du comité P, la police des polices belge, chargé d'évaluer la manière dont l'enquête sur les auteurs des attentats de Paris a été menée en Belgique. Selon des extraits de ce rapport confidentiel publiés ce mardi par la presse, plusieurs manquements ont ainsi permis aux deux frères d'échapper à la surveillance dont ils auraient dû faire l'objet. D'après le comité P, le non-traitement d'une information fournie par une enquêtrice de police de Molenbeek a amoindri l'enquête.

Début mars, la presse belge avait déjà rapporté le témoignage de cette enquêtrice qui avait dit avoir entendu parler de la radicalisation des frères Abdeslam et l'avoir rapporté à sa direction sans que l'information ne soit suivie sérieusement. "L'information reçue en juillet 2014 ne faisait aucune référence à un quelconque attentat ou projet d'attentat et ne mentionnait pas le nom +Abdeslam+. Seule une vague mention non concrète faisait état de deux frères, dont l'un d'entre eux était probablement en train de se radicaliser", avait rétorqué le parquet dans un communiqué, soulignant que la "première mention d'un départ possible des frères Abdeslam date de janvier 2015" et qu'elle avait fait l'objet de vérifications à l'issue desquelles "aucune infraction liée au terrorisme n’ayant pu être mise en évidence".

En janvier 2015 en effet, le nom des Abdeslam ressurgit quand un autre inspecteur de police apprend que les frères essayaient de se rendre en Syrie. Ces derniers ont alors été interrogés par la police. Ils repartent libres. Le dossier n'est pas jugé comme prioritaire, il est classé en catégorie 2. Comprendre: "A suivre quand on a les moyens". "Or les moyens à ce moment-là, la police antiterroriste de Bruxelles ne les a pas", note le site de la RTBF, expliquant que "nous sommes juste après le démantèlement de la cellule terroriste de Verviers. Et les enquêteurs sont débordés". "Ils ont bien tenté d'obtenir l'aide d'autres unités de la police fédérale, mais toutes étaient en sous-effectif", souligne Rtl.be. D'après la RTBF, un autre dossier, de trafic de stupéfiants cette fois, amène ensuite la police au domicile de Brahim Abdeslam et une perquisition a lieu. Un ordinateur et des téléphones portables sont saisis. Le parquet fédéral demande qu'on les analyse, en vain, "faute de moyens disponibles" encore une fois. Résultat: le dossier Abdeslam est classé sans suite, le 21 avril 2015, d'après Rtl.be, en juin 2015 selon la RTBF.

Communiqué ce mardi lors d'une réunion à huit-clos de la "commission parlementaire de suivi du comité P", le dossier a été froidement accueilli. Plusieurs de ses membres ont en effet dénoncé devant la presse une enquête à charge contre la police. En conclusion, la commission a exigé que les services incriminés puissent se défendre avant la prochaine réunion la semaine prochaine. "Ce n'est qu'en possession de leurs répliques que les députés analyseront le rapport sur le fond", conclut Rtl.be. 

 

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