Tuerie à Orlando : "il ne faut pas céder à la peur" prévient la communauté LGBT

La communauté LGBT a été touchée en plein coeur suite à l'attentat qui a fait au moins 50 morts et 53 blessés dans la nuit de samedi à dimanche dans une boîte gay d'Orlando (Etats-Unis). Pour elle, "il ne faut absolument pas céder à la peur" à l'approche des défilés de la Gay Pride en France.

L'Amérique s'est réveillée dimanche 12 sous le choc après la fusillade la plus meurtrière de son histoire, qui a fait au moins 50 morts et 53 blessés dans un club gay d'Orlando en Floride (Etats-Unis). Face à ce drame, nombreux sont les chefs d'Etat et personnalités qui ont apporté leur soutien aux familles des victimes en ce jour de deuil. Dans la communauté LGBT, l'émotion est à son comble. "Nous sommes tous abasourdis. Malheureusement, nous nous doutions plus ou moins que la communauté LGBT pourrait être en ligne de mire des terroristes. Nous le ressentions", a expliqué à FranceSoir Erwann Le Hô, président du centre LGBT de Nice. L'homophobie est toujours une réalité, dit-il. "Quand bien même l'égalité des droits progresse, il y a toujours des personnes qui trouvent cela insupportable".

Pour lui, cette communauté "symbolise une certaine liberté de vie", une philosophie que ne partagent pas les extrémistes. Quant au calendrier, il n'a pas été choisi au hasard. "Tous les mois de juin, des Prides, des Marches des Fiertés sont organisés à travers le monde pour célébrer ce que l'on appelle les émeutes de Stonewall en 1969. C'est dans ce bar new-yorkais que les gays, les lesbiennes et les trans se sont révoltés contre l'oppression de l'Etat qui les persécutait". Cette attaque a donc été commise "pour injecter une certaine peur dans l'esprit des gens. Notre responsabilité à nous c'est de dire qu'il ne faut pas céder à la peur. Nous avons besoin plus que jamais de nous retrouver et de marcher pour dire que nous tenons à cette liberté". Bouleversée par cette attaque, perpétrée par "un combattant de l'EI" selon l'agence Amaq, la population française a déjà organisé de nombreux rassemblements pour rendre hommage aux victimes. A Nice, le Centre LGBT Côte d'Azur organisera ce lundi à 19 heures près de ses locaux (place Pellegrini) un moment de recueillement. Une minute de silence sera observée.

Malgré la crainte d'une éventuelle attaque à l'approche des différents défilés de la Gay Pride en France, la communauté LGBT se veut rassurante. "Nous prendrons les précautions nécessaires avec les forces de police, les préfectures et les collectivités. Mais ce n'est pas le terrorisme qui nous fera retourner dans le placard", a ajouté Erwann Le Hô. Très attendus, ces rassemblements se dérouleront toutefois dans un contexte très tendu.

A cette occasion, les mots d'ordre seront différents selon les villes. A Paris par exemple, "ils ont fait le choix de dédier cette édition 2016 aux droits des personnes transgenres. C'est une actualité très prégnante et nous en sommes à la préhistoire des droits pour les transgenres. Au-delà de ça, quel que soit le mot d'ordre choisi, la philosophie d'une marche de fierté est de dire +nous sommes sur l'espace public à l'occasion de cette Pride mais aussi tout au long de l'année+".

Le drame s'est déroulé dans la nuit du samedi 11 au dimanche 12. Armé, un homme a fait irruption dans un night club gay d'Orlando en Floride (sud-est des Etats-Unis) tuant 50 personnes et en blessant 53 autres avant d'être abattu par la police. Le tireur Omar Seddique Mateen, un Américain d'origine afghane de 29 ans, vivait dans la ville de Port Saint Lucie, à 200 kilomètres d'Orlando. Décrit par ses proches comme homophobe, instable et violent, il était soupçonné d'avoir "des sympathies" avec des organisations terroristes. Les enquêteurs fédéraux l'avaient d'ailleurs interrogé ces dernières années sans que soit donné suite. Il aurait également appelé les urgences peu avant la fusillade pour prêter allégeance à Daech.