Un adolescent reconnaît être à l'origine de plusieurs incendies près de Marseille
Un adolescent de 14 ans, qui a reconnu en garde à vue être à l'origine de plusieurs incendies survenus cet été près de Marseille, a été mis en examen jeudi pour "destructions par incendie".
Interpellé mardi soir par des policiers de la sûreté départementale alors qu'il tentait d'allumer un feu dans sa commune, Aubagne (Bouches-du-Rhône), le jeune garçon, "fasciné par les pompiers" et qui n'avait aucun antécédent judiciaire, selon une source proche de l'enquête, a avoué avoir allumé au cours de l'été près de 20 foyers qui ont brûlé près de 300 hectares de végétation au total, entre fin juin et mi-septembre.
"L''examen psychiatrique n'a pas mis en évidence de trouble psychologique mais des troubles anxieux majeurs avec des éléments compulsifs et une fascination pour le feu", a explique Xavier Tarabeux, procureur de la République A Marseille, au cours d'une conférence de presse. Il a requis le placement en détention provisoire du mineur.
Pour expliquer son geste, l'adolescent, scolarisé en 3eme, sans difficulté particulière, et qui vit chez sa mère, "a évoqué l'ennui et le désoeuvrement", a dit M. Tarabeux. Pour le premier incendie, il avait mis le feu avec un pétard puis a appelé les pompiers. Il a agi ensuite avec un briquet pour tous les autres feux.
Marjorie Ghizoli, chef de la Direction départementale de la Sécurité publique, a souligné que "le garçon a(vait) été surpris. C'est jeune pour se retrouver confronté a des enquêteurs de la police criminelle".
L'un de ces incendies avait mobilisé plus de 600 pompiers le 19 août entre Carnoux et Aubagne, où 240 hectares de végétation avaient été détruits. Le feu avait provoqué une interruption du trafic ferroviaire et bloqué plus de 3.000 personnes dans les gares de Marseille, Nice et Toulon.
Aucune habitation n'avait été touchée par ce sinistre dans une zone boisée, comportant beaucoup d'habitations individuelles, mais un centre de vacances de Carnoux avait été évacué.
- Des mineurs déjà inculpés pour des incendies -
Au cours de ses auditions, le jeune homme a assuré qu'il n'avait pas agi seul pour trois des feux.
"Il n'y a pas d'âge pour les incendiaires et pyromanes", a souligné à l'AFP une source proche du dossier. Plusieurs mineurs ont déjà été mis en examen pour des faits similaires.
En septembre 2016, un adolescent de 15 ans avait été mis en examen et écroué une dizaine de jours pour avoir, en manipulant un briquet, provoqué un feu de broussailles qui avait dévasté quelque 300 hectares dans les Calanques, aux portes de Marseille. "Il poursuit aujourd'hui sa scolarité", le dossier étant encore à l'instruction. "Ce n'est pas du tout le même scénario (que pour l'adolescent interpellé mardi, ndlr), il s'agissait d'une bêtise de gosse doublée de malchance", a indiqué son avocat Me Damien Benedetti.
Le 11 août 2017, un jeune homme de 19 ans, au profil de pyromane "très classique et préoccupant", selon les enquêteurs, a été mis en examen pour une dizaine de départs de feu à Istres.
Début septembre, un ouvrier agricole quinquagénaire à l'origine de plusieurs incendies au cours de l'été à Lorgues, une commune viticole du Var, a été condamné en comparution immédiate à 18 mois d'emprisonnement dont 12 avec sursis.
Avec plusieurs incendies particulièrement violents dans le sud-est de la France et en Corse au cours de l'été, la saison des feux de forêt en France a été "plus dense" en 2017 que ces dernières années, avec 16.000 hectares brûlés contre environ 10.000 en 2016, selon le chef de la base d'avions de la Sécurité civile de Nîmes-Garons (Gard).
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