Une sexagénaire bretonne harcelée pendant deux ans après la publication d'une annonce coquine
La "blague" s'est transformée en calvaire et l'"ami" d'autrefois est désormais la cible de la plainte de cette sexagénaire des Côtes-d'Armor, harcelée par des hommes parfois plus qu'insistants suite à une fausse petite annonce.
Les faits remontent à 2014 et relèvent à première vue de la simple blague un peu douteuse, mais au bout de deux ans, la mamie excédée a décidé de demander réparation en justice.
Le 2 avril 2014, cette femme de 62 ans reçoit l'appel d'un homme, révèle Le Télégramme. Celui-ci souhaite la rencontrer en réponse à son annonce. N'en ayant jamais publiée, la sexagénaire croit à une erreur. Mais les coups de téléphone d'autres hommes se poursuivent.
Ils évoquent une annonce bien réelle, parue dans un journal, et la mamie est bien obligée de constater que son nom, son adresse et son numéro de téléphone y figurent, au côté d'un texte un peu coquin: "Femme cherche homme entre 60 et 65 ans, pour balades, sorties, aime l'amour et les caresses, amitié, honnête, fidèle".
Une annonce qui va changer sa vie, mais pas en permettant à cette veuve de trouver l'amour, qu'elle ne cherche d'ailleurs pas. Dans les premières semaines qui suivent la parution de l'annonce, cette femme reçoit des appels et messages quotidiens, jusqu'à 300 en deux mois. Et il ne s'agit pas toujours de mots doux, mais parfois de propos graveleux ou d'images et vidéos pornographiques.
Un harcèlement qui aura des conséquences sur la santé de la sexagénaire selon elle. Moralement et psychologiquement épuisée, elle sera hospitalisée pour dépression en juillet 2015.
Le véritable auteur de cette annonce, elle le découvre rapidement. Il s'agit d'une de ses connaissances, qui lui avoue avoir rédigé cette annonce avec deux amies (qui elles ne reconnaissent pas les faits) pour "rigoler". La victime de cette mauvaise blague porte plainte une première fois, mais son auteur n'écope alors que d'un rappel à la loi. C'est donc avec l'aide d'un avocat que la sexagénaire a déposé une nouvelle plainte, exigeant cette fois 5.000 euros pour usurpation d'identité, atteinte à l'honneur et troubles à la vie privée. L'affaire, jugée en janvier, a été mise en délibéré au 16 mars.
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