Val-d'Oise : les forces de l'ordre sur le qui-vive après une nuit de violences
Un "dispositif de sécurisation renforcé" devait être mis en place ce mercredi 20 dans la soirée sur les communes voisines de Beaumont-sur-Oise et Persan, a indiqué à l'AFP la préfecture du Val-d'Oise. Des échauffourées impliquant une centaine de personnes y ont éclaté dans la nuit de mardi à mercredi, lorsque s'est diffusée la nouvelle de la mort d'Adama, 24 ans. Suspecté dans une affaire d'extorsion de fonds, il est mort lors de son interpellation par les gendarmes mardi après-midi.
Selon le procureur de la République à Pontoise, Yves Jannier, "il a fait un malaise pendant le trajet dans le véhicule" vers la gendarmerie. "Immédiatement alertés", les pompiers sont intervenus "à proximité ou dans la cour de la gendarmerie pour lui porter secours", mais n'ont pas pu le ranimer.
Mercredi, les jeunes du quartier Boyenval à Beaumont-sur-Oise, l'un de ceux où ont eu lieu les échauffourées, parlaient de "bavure", disant ne pas croire à la thèse d'un arrêt cardiaque. "Il était en pleine santé, c'était un grand sportif, un costaud", assure ainsi Sofiane, 30 ans, entouré d'autres jeunes des communes avoisinantes, certains les larmes aux yeux. "Si ça avait été l'inverse, le gars aurait pris 30 ans et le président de la République serait ici aujourd'hui", ajoute-t-il. "On sait que ça va être camouflé", lance Ornel, 24 ans. "On aimerait bien que les gradés viennent nous voir. Si ça brûle pas y'aura rien, c'est le sentiment qu'on a".
Dans l'après-midi, les jeunes du quartier se sont rendus à la mairie de Persan où devait être organisé un point presse avec le maire de la commune et le préfet du Val-d'Oise : "on veut voir le corps, qu'on nous explique", disaient-ils. Ils sont repartis sans explication, le point de presse ayant finalement été annulé.
Le procureur de Pontoise a indiqué à l'AFP qu'une information judiciaire avait été ouverte sur "les circonstances du décès". Une enquête conjointe de la section de recherches et de l'inspection générale de la gendarmerie est en cours. "On va faire procéder à une autopsie pour avoir le maximum d'éléments d'information", a-t-il ajouté. Les résultats devraient être connus jeudi en fin de journée.
Une marche blanche aura lieu mercredi prochain entre Persan et Beaumont-sur-Oise, a indiqué le directeur de cabinet du préfet du Val-d'Oise, Jean-Simon Mérandat, à l'issue d'une rencontre avec la famille d'Adama. "Nous leur avons présenté nos condoléances", a indiqué à l'AFP la maire de Beaumont-sur-Oise, Nathalie Groux (Parti Radical), qui a lancé un "appel au calme" pour la nuit à venir.
Lors des échauffourées la veille, cinq gendarmes ont été légèrement blessés au "cours des affrontements", selon une source proche des autorités et les forces de l'ordre ont essuyé des "tirs d'armes à plomb". Un autre gendarme avait été légèrement blessé au cours de l'interpellation du jeune homme décédé, a-t-on affirmé de même source.
La porte-parole de la gendarmerie nationale, Karine Lejeune, qui a qualifié la nuit "d'extrêmement violente", a précisé que neuf véhicules, dont deux de la police municipale, avaient été incendiés, et quatre bâtiments publics dégradés, dont la mairie de Bruyères-sur-Oise et une école de Beaumont-sur-Oise. Un "jeune majeur", "connu des services de gendarmerie", a également été interpellé, a indiqué un représentant de la préfecture.
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